Les enjeux du financement des projets hôteliers en Afrique ont été débattus, ce mercredi 19 février 2025, à Abidjan, à l’occasion de la 5e édition de la Conférence sur l’investissement touristique et hôtelier africain (CITHA).
Lors de la Conférence d’Abidjan sur l’investissement touristique et hôtelier, les 18 et 19 février, Stéphane Sebah, un expert du secteur opérant dans la structuration du financement des projets hôteliers, a déclaré que « le problème, à l’heure actuelle en Afrique, est qu’on a un manque de banques du secteur privé qui offrent des prêts de longue durée ».
« On a très souvent des prêts courts autour de sept à huit ans qui ne sont pas adaptés dans le cadre d »un projet hôtelier », a-t-il fait observer, relevant qu’ « avec un taux (d’intérêt) autour de 10% à 15%, c’est très pesant ».
Dans tous les projets hôteliers sur le continent, « le financement est un problème majeur », où les banquiers ne sont pas prêts à prendre des risques, a ajouté M. Stéphane Sebah, partageant son parcours d’expérience.
Serge Trigano, cofondateur de Mama Shelter, un géant mondial du secteur hôtelier, a donné son témoignage, saluant la Banque publique d’investissement (BPI) de France, qui a accompagné son projet d’investissement.
« Le rêve, ça sera d’avoir une BPI (Banque publique d’investissement) africaine » et il « faut être à l’écoute des jeunes africains qui ont envie de créer un réceptif hôtelier, (car) il y a beaucoup de talents » sur le continent, a-t-il soutenu.
La CITHA s’est tenue du 18 au 19 février 2025. Lors de la première journée, a eu lieu, un échange entre un parterre d’institutions publiques et des acteurs du secteur privé, pour trouver des pistes de solutions concrètes pour une transformation du secteur.
Ninon Lamothe, une experte du secteur hôtelier, a rapporté les recommandations des discussions entre le secteur public et privé. Il en ressort, entre autres, que l’accessibilité des destinations ouest-africaines constitue un frein à l’attraction touristique.
Les billets d’avion étant onéreux, les chefs d’Etat de la CEDEAO, « envisagent de prendre une résolution pour réduire de 25% les redevances et les taxes sur les prix des billets d’avion; et on espère que cela sera mis en œuvre », a-t-elle noté.
Sur la question du foncier, il a été relevé la difficulté pour les investisseurs d’accéder à des terrains. Les acteurs du secteur privé souhaitent que des systèmes, intégrant la digitalisation, soient mis en place pour éviter les attributions multiples sur une même parcelle.
Les participants ont, sur la problématique de l’accès au financement, suggéré « le développement de fonds régionaux dédiés au secteur du tourisme à des conditions de financements concessionnels avec l’appui des acteurs internationaux du financement », a-t-elle poursuivi.
Ils ont également abordé les modes de financement tels que les BOT (Build operate and transfer) ou encore le Partenariat public-privé (PPP). Le rapport des échanges met, par ailleurs, un point d’honneur sur la formation du capital humain face aux exigences du secteur.
Le secteur touristique et hôtelier en Afrique de l’Ouest est prometteur, avec une croissance du Produit intérieur brut (PIB) prévue à 4,3% en 2025. L’espace de l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA) a enregistré en 2024 une croissance de 6,2%.
AP/Sf/APA