La FAO et l’USAID, en collaboration avec le gouvernement ivoirien, ont organisé, vendredi 13 décembre 2024, une session de sensibilisation à l’intention des populations d’Adzopé (Sud), sur les menaces liées à la Résistance aux antimicrobiens (RAM), afin de prévenir les crises sanitaires.
Les experts de l’organisation onusienne et de la direction des services vétérinaires du ministère des Ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire, ont, dans des communications, fait connaître et comprendre le problème de la résistance aux antimicrobiens.
Ils ont expliqué qu’on parle de Résistance aux antimicrobiens lorsque des micro-organismes, tels que des bactéries, des virus, des parasites ou des champignons, deviennent résistants à des traitements antimicrobiens auxquels ils étaient auparavant sensibles.
Plus les microbes sont exposés à des produits pharmaceutiques, tels que les antibiotiques, plus ils sont susceptibles de s’adapter, ont-ils souligné. Cette résistance se produit quand des microbes développent des mécanismes qui les rendent résistants aux médicaments censés les éliminer.
La rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de la célébration nationale de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, a réuni diverses autorités d’Adzopé (Sud), dont le sous-préfet, le maire, les chefs coutumiers, le commandant de brigade de la gendarmerie.
La rencontre a également regroupé les acteurs du secteur animal, tels que les éleveurs, les vétérinaires, les étudiants des écoles d’élevage et d’autres parties prenantes. Et ce, en vue de lutter efficacement contre ce phénomène qui entraîne des décès.
Ce projet de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers le Centre d’urgence de lutte contre les maladies animales transfrontalières (ECTAD), est soutenu par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
La sensibilisation a pour objectif d’intensifier les efforts du gouvernement en vue d’attirer l’attention et d’éradiquer la RAM en Côte d’Ivoire. Pour cette édition, le thème choisi est « Sécurité sanitaire des aliments et résistance aux antimicrobiens ».
Les populations ont été notamment instruites sur la notion, les causes et les enjeux de la résistance aux antimicrobiens. Des supports d’information (brochures, affiches, t-shirts, etc.) ont été distribués aux éleveurs et vétérinaires, afin de promouvoir les bonnes pratiques en matière d’utilisation rationnelle des antimicrobiens.
La coordonnatrice nationale de l’ECTAD, Mme Amy Carine Dongo, a souligné que le thème de cette année appelle la communauté mondiale à intensifier la sensibilisation et à prendre des mesures concrètes pour prévenir et combattre la résistance aux antimicrobiens.
« Des solutions sont à portée de main, mais elles nécessitent une action concertée. Chaque mesure prise aujourd’hui contribue à garantir la santé de demain », a dit Mme Dongo, appelant les communautés à un usage responsable des antimicrobiens et au renforcement des systèmes de surveillance.
Au nom du ministre des Ressources animales et halieutiques, la conseillère technique, Fadiga Haïda Kaly, a souligné que ce fléau silencieux, mais alarmant, menace la santé publique, le système de production agricole et animale, ainsi que la sécurité alimentaire mondiale.
Mme Fadiga Haïda a fait savoir qu’environ 1,27 million de décès directs sont attribuables chaque année à la résistance aux antimicrobiens, ajoutant que ce phénomène compromet le traitement de maladies graves, tant chez l’homme que chez l’animal.
« Si aucune action significative n’est entreprise, les projections estiment que ce nombre pourrait atteindre 10 millions de décès par an d’ici 2050, dépassant ainsi la mortalité due au cancer », a-t-elle prévenu.
AP/Sf/APA