La Conférence africaine pour la paix de Nouakchott s’est achevée jeudi sur des propositions ambitieuses visant à promouvoir la paix et la réconciliation en Afrique.
Plusieurs idées sont ressorties de la cinquième édition de la Conférence africaine pour la paix, organisée du 21 au 23 janvier à Nouakchott, en Mauritanie. Assistant du secrétaire général de cet évènement international, Mohamed Mahjoub Bin Bayyah a dressé un bilan axé sur l’impact durable de cette initiative dans une région du Sahel marquée par les défis sécuritaires.
Les recommandations ont notamment tourné autour de la création d’une plateforme électronique pour les artisans de la paix, des programmes de formation pour les jeunes et les femmes ainsi qu’un fonds pour la réconciliation.
Selon M. Bayyah, cet espace en ligne permettrait aux érudits, chefs traditionnels et intellectuels de partager expériences et modèles d’action concrets. La formation fournirait, de son côté, des outils nécessaires aux jeunes et aux femmes pour jouer un rôle clé dans la promotion de la paix.
Ensuite, la création d’un fonds pour la réconciliation est « un projet ambitieux » destiné à rediriger une partie des ressources mondiales, traditionnellement consacrées à la « guerre », vers des initiatives de paix et de reconstruction sociale, souligne l’expert mauritanien.
« Nous avons constaté une déflation culturelle, une disparition de la culture ancestrale du dialogue et de la réconciliation, remplacée par une violence étrangère à notre identité africaine », a-t-il expliqué.
Son pays, la Mauritanie, vaste pays sahélien, fait figure d’exception dans une région confrontée aux violences jihadistes qui font des ravages chez trois de ses voisins : le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Ces derniers se sont récemment unis, à travers l’Alliance des Etats du Sahel (AES), pour faire face à cette menace ainsi que d’autres défis politiques, alors que leur sortie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) entre en vigueur mercredi prochain.
Selon M. Bin Bayyah, les résultats de la Conférence africaine pour la paix de Nouakchott ne sont pas immédiatement visibles, mais les fondations posées s’inscrivent dans la durée.
« Nous ne cherchons pas à faire le buzz, mais à inscrire notre action dans les mentalités et les cultures nationales. La paix doit être construite dans les esprits, tout comme la guerre », a-t-il indiqué.
ODL/te/Sf/APA