La dent du héros congolais de l’indépendance Patrice Lumumba censée être conservée dans un mausolée de Kinshasa vandalisé lundi, a été « sécurisée », a assuré jeudi le ministre de l’Intérieur de la République démocratique du Congo (RDC).
« La relique a été sécurisée et elle est protégée », a affirmé Jacquemain Shabani dans une déclaration enregistrée transmise à l’AFP. Le ministre n’a pas précisé où se trouve la fameuse dent recouverte d’or, ni si elle était bien dans le mausolée au moment du saccage.
Lundi, plusieurs personnes ont réussi à s’introduire dans le bâtiment tout en béton situé au pied de la tour de l’Échangeur, un symbole de la capitale congolaise.
Sur place, la porte vitrée a été brisée, a constaté un photographe de l’AFP. Le lieu habituellement ouvert au public est désormais fermé, l’entrée est scellée.
Six personnes ont été placées en détention après l’ouverture d’une enquête, a précisé le ministre de l’Intérieur. « Deux autres sont recherchées et seront très prochainement arrêtées », a-t-il dit.
La veille, le ministère de la Culture avait dénoncé « un acte odieux visant à désacraliser » la figure de Lumumba. Les autorités n’avaient pas immédiatement précisé si la dent avait ou non été dérobée.
Des proches du héros de l’indépendance assassiné se sont dits dans la presse « choqués » et ils ont exigé une enquête sérieuse.
Patrice Lumumba, assassiné il y a 63 ans, était entré dans la légende le 30 juin 1960, jour de la proclamation de l’indépendance de l’ex-Congo belge, en prononçant un discours très fort contre le racisme des colons.
Mais dès le mois de septembre suivant, le chef du premier gouvernement du Congo indépendant avait été renversé, puis exécuté en janvier 1961 avec deux frères d’armes, Maurice Mpolo et Joseph Okito, par des séparatistes de la région du Katanga (sud) avec l’appui de mercenaires belges. Il avait 35 ans.
Son corps, dissous dans l’acide, n’avait jamais été retrouvé. Il a fallu des décennies pour découvrir que des restes humains avaient été conservés en Belgique, quand un policier belge ayant participé à la disparition s’en est vanté dans les médias. Ce policier détenait une dent que la justice belge a saisie en 2016.
La relique avait été rendue par la Belgique en 2022 et ramenée en RDC lors d’une cérémonie menée en grande pompe en présence du président Félix Tshisekedi. Un deuil national de trois jours avait été déclaré.
TE/APA avec AFP