Le gouvernement marocain s’apprête à déployer un nouveau programme de lutte contre le chômage dans les zones rurales, en accordant une enveloppe d’un milliard de dirhams (100 millions de dollars) destinée à soutenir les demandeurs d’emploi hors des grands centres urbains.
Lors d’une session parlementaire ce mardi, le ministre de l’Inclusion économique, Younes Sekkouri, a présenté une initiative dont l’élaboration a nécessité cinq mois de préparation, visant à financer l’employabilité à hauteur de 1 milliard de dirhams, notamment pour des activités de formation à court terme, essentielle pour doter les demandeurs d’emploi ruraux de compétences pratiques.
Ce programme, dont le lancement est imminent, ambitionne d’apporter une aide directe aux personnes en difficulté d’insertion professionnelle dans les régions isolées.
Dans le projet de loi de finances 2025, une allocation de 14 milliards de dirhams (1,4 milliard de dollars) est prévue pour les initiatives en faveur de l’emploi, illustrant ainsi l’engagement substantiel du gouvernement dans la réduction du chômage.
Sekkouri a souligné les limitations de l’ANAPEC (Agence nationale de l’emploi du Maroc), qui ne peut répondre à l’ensemble des besoins des demandeurs d’emploi, nécessitant ainsi des solutions complémentaires.
La présence limitée de l’agence en zone rurale, avec seulement 600 employés répartis sur 70 bureaux, justifie l’importance d’accompagner les personnes sans qualification formelle. Le ministre a notamment mis en exergue que parmi les 1,6 million de demandeurs d’emploi du pays, environ 910 000 ne disposent d’aucun diplôme.
Le ministre a également souligné l’importance des petites et moyennes entreprises, qui emploient environ 75 % de la main-d’œuvre marocaine. Si leur contribution n’a pas été pleinement valorisée par le passé, elles sont désormais considérées comme des acteurs essentiels de la création d’emplois.
Une part significative du budget d’investissement de 12 milliards de dirhams (1,2 milliard de dollars) sera consacrée à ces entreprises. Un milliard de dirhams supplémentaire (100 millions de dollars) sera alloué au développement rural, notamment pour soutenir les éleveurs contraints de vendre leur cheptel et de quitter leurs villages.
Le gouvernement aspire ainsi à enrayer cet exode rural en créant des opportunités économiques plus attractives dans les zones rurales.
Néanmoins, malgré ces initiatives, le chômage demeure prégnant, particulièrement dans les zones rurales où les perspectives d’emploi restent limitées.
Bien que les réformes et les financements prévus puissent apporter un certain répit, ils ne suffisent pas à répondre à l’ampleur du défi. De nombreux citoyens, notamment ceux dépourvus de qualification, peinent toujours à trouver un emploi stable, les incitant à rechercher des solutions plus pérennes.
MK/te/Sf/APA