Une étude d’Afrobarometer révèle que plusieurs Africains font face un manque de respect dans les services publics.
De nombreux Africains continuent de faire face à des obstacles majeurs dans l’accès aux services publics, avec une proportion significative signalant un traitement irrespectueux de la part des prestataires. Ces constats sont issus du nouveau profil panafricain, une étude menée dans 39 pays africains.
Le rapport, qui se base sur des enquêtes réalisées au cours des 12 derniers mois, met en lumière les expériences des citoyens en quête de services auprès des établissements de santé publics, des écoles publiques, des agences gouvernementales délivrant des documents d’identité ou encore de la police.
Les données révèlent que des millions de personnes, notamment les jeunes et les citoyens économiquement vulnérables, rencontrent des difficultés majeures pour accéder à ces services essentiels.
Des services difficiles d’accès
Selon l’étude, près de la moitié des citoyens ayant sollicité un document d’identité (49 %), une assistance policière (46 %) ou des soins de santé (45 %) affirment avoir trouvé ces démarches « difficiles » ou « très difficiles ».
Ces défis administratifs sont particulièrement marqués pour les couches les plus pauvres de la population et les jeunes, accentuant ainsi les inégalités dans l’accès aux services.
En outre, plus de 45 % des répondants déclarent avoir eu des contacts avec la police, souvent dans des contextes où le professionnalisme et le respect des droits des citoyens font défaut.
L’un des aspects les plus préoccupants mis en avant par Afrobarometer est le manque de respect ressenti par les usagers. Ainsi, 39 % des répondants disent avoir été traités sans considération par les autorités délivrant des documents d’identité, et 36 % signalent une attitude similaire de la part du personnel médical.
Par ailleurs, 34 % des citoyens jugent que les policiers de leur pays ne respectent pas les droits fondamentaux des individus et n’agissent pas de manière professionnelle.
Ce mépris perçu a des répercussions profondes sur l’opinion des citoyens vis-à-vis de leurs gouvernements et du système démocratique.
L’analyse révèle que les personnes ayant été victimes de traitement irrespectueux sont plus susceptibles d’exprimer leur insatisfaction envers leurs dirigeants et de douter de l’efficacité des institutions démocratiques.
ARD/Sf/te/APA