Une élève a été expulsée de son collège, les autorités françaises reprochant à sa mère d’avoir déposé une demande d’asile simultanément en Belgique et en France.
Une collégienne d’origine burkinabè inscrite en Moselle, dans le département du Nord-Est de la France, a été interpellée par les gendarmes dans son école, le mercredi 22 janvier 2025, a rapporté FranceInfo, dans sa parution du mardi 28 janvier 2025.
Par la suite, la jeune fille a été discrètement emmenée par les forces de l’ordre, avec sa mère et son petit frère, tous demandeurs d’asile, à la frontière belge.
Selon FranceInfo, la famille avait fui le Burkina Faso pour se réfugier en Europe, à la suite du dernier coup d’État. Le père, lui, y serait « emprisonné pour des raisons politiques ».
Les autorités françaises reprochent à la mère de l’élève d’avoir déposé une demande d’asile simultanément en Belgique et en France.
S’indignant face à cette intervention, plusieurs syndicats et associations ont appelé à manifester devant la préfecture de Moselle, à Metz, demain jeudi 30 janvier 2025, pour rappeler l’interdiction des interventions policières à l’école, lors des procédures d’éloignement.
Selon Armelle Gardien, membre du Réseau éducation sans frontières (RESF), cette intervention est « un retour en arrière ».
Elle a expliqué qu’en 2005, le président Nicolas Sarkozy et en 2023, le Premier ministre Manuel Valls, avaient prescrit de ne pas intervenir dans les écoles et aux alentours.
« Là, c’est un retour en arrière absolument inquiétant qui montre que le gouvernement s’assoit sur un certain nombre de dispositions qui ont été prises par les mêmes personnes », s’est-il inquiété.
Pour RESF, « c’est une illustration supplémentaire de la brutalité en vigueur depuis la présidence Macron (…) L’intervention de la police au sein d’un établissement scolaire est une pratique que l’on pensait appartenir à l’histoire ancienne ».
« C’est absurde ! On nous dit que la mère a donné l’autorisation, mais elle était encadrée par des gendarmes. Comment elle aurait pu s’opposer à la demande des gendarmes ? Ce n’est pas une décision libre et éclairée », a estimé Agnès Bragard, professeure d’histoire géographie et membre du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES), ajoutant que les élèves ont été troublés suite à cette intervention.
Ce mercredi 29 janvier 2025, la ministre française de l’Education nationale, Elisabeth Borne a envoyé au rappel aux recteurs concernant les interventions des forces de l’ordre dans les établissements.
« Les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d’éloignement sont strictement interdites dans le cadre scolaire », a-t-elle écrit.
DS/te/Sf/APA