L’Autorité de la société civile d’Éthiopie (ACSO) a annoncé vendredi la suspension de plusieurs organisations civiles, affirmant qu’elles avaient « dévié de leurs objectifs fondateurs et échoué à maintenir leur indépendance. »
Parmi les entités dont les activités ont été suspendues par le gouvernement d’Addis-Abeba, figure le Conseil des droits de l’homme en Éthiopie (EHRDC), qui a reçu une notification datée du 25 décembre 2024. Le document accuse l’organisation de manquer de transparence, de s’éloigner de ses principes fondateurs et de ne pas être indépendante.
Dans un communiqué, l’EHRDC a fermement contesté ces accusations, affirmant avoir respecté ses principes fondamentaux tout en maintenant son indépendance et sa transparence. L’organisation a précisé avoir régulièrement soumis des rapports financiers et opérationnels à l’ACSO, lesquels ont été jugés conformes.
Critiquant le processus d’évaluation, l’EHRDC a déclaré qu’il avait été mené « sans consultation ni respect des principes fondamentaux. » L’organisation a qualifié la suspension d’illégitime et incompatible avec les lois en vigueur, soulignant son impact négatif sur les bénéficiaires, y compris les défenseurs des droits de l’homme et les organisations partenaires.
L’EHRDC a annoncé son intention de contester cette décision à tous les niveaux afin de reprendre ses activités librement.
Le Conseil des droits de l’homme d’Éthiopie (EHRCO) a également été suspendu. Dans un communiqué publié le 26 décembre 2024, l’organisation a révélé avoir reçu une notification le 23 décembre, l’accusant d’outrepasser ses objectifs fondateurs, de manquer d’indépendance et de dépasser les limites de dépenses administratives pour l’année fiscale 2023.
L’EHRCO a réfuté ces allégations, insistant sur le fait qu’elle a toujours respecté les limites imposées par la loi. Elle a également souligné que les accusations ne reflètent pas la nature véritable de ses activités et sont incompatibles avec sa réputation d’organisme indépendant.
Ces suspensions, critiquées par les organisations concernées, suscitent des inquiétudes quant à l’espace civique et à l’avenir des droits de l’homme en Éthiopie.
MG/abj/lb/Sf/te/APA