La Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC) a publié son rapport semestriel, révélant des exécutions extrajudiciaires généralisées dans les régions d’Amhara et d’Oromia.
Le rapport de la Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC), couvrant la période de septembre à décembre 2024, détaille des violations graves des droits humains, notamment des disparitions forcées, des détentions arbitraires et la destruction de biens, sur fond de combats persistants dans ces deux régions.
Selon l’EHRC, treize personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans la zone de South Gondar, district de Libo Kemkem, dans une zone appelée Wusha Tirs. Les victimes auraient été des membres d’un groupe armé combattant le gouvernement.
Dans la région d’Amhara, ce groupe armé est souvent désigné sous le nom de forces « Fano ».
Le rapport indique également que huit civils ont été tués par les forces Fano, les victimes étant accusées de soutenir le parti au pouvoir, le Parti de la prospérité, ou de collaborer avec les forces gouvernementales.
Par ailleurs, le 5 octobre 2024, deux civils auraient été victimes d’exécutions extrajudiciaires par des forces gouvernementales dans le district de Saja Weal, situé dans la zone de Kellem Wollega, région d’Oromia.
Le document affirme que des civils soupçonnés de liens avec des factions opposées auraient été exécutés alors qu’ils étaient en détention.
L’EHRC signale également des détentions arbitraires, avec des prisonniers privés de tout contact avec leurs familles ou d’accès à une assistance juridique.
Le rapport évoque des cas d’incarcérations massives dans la région d’Amhara, incluant des arrestations de hauts responsables gouvernementaux.
« [Ces arrestations de masse] ont concerné des responsables gouvernementaux à tous les niveaux, des agents de sécurité, des fonctionnaires, des juges, des procureurs, des membres de conseils, des journalistes, des enseignants du primaire et du secondaire, des professeurs d’université, des femmes, des jeunes, des travailleurs du secteur privé, des leaders religieux et des étudiants exemplaires », précise le rapport de l’EHRC.
Il est également mentionné que des civils de Bahir Dar, de West Gojjam, de North Shewa et d’autres localités ont été enlevés à leur domicile par des forces de sécurité gouvernementales et emmenés vers des destinations inconnues.
« Leur localisation reste toujours inconnue », ajoute le rapport.
L’EHRC exhorte les autorités gouvernementales à garantir la transparence et la responsabilité dans le traitement des détenus.
La commission insiste sur l’importance de respecter les procédures légales et les droits des personnes placées en détention. Elle appelle à la libération immédiate des prisonniers maintenus au secret, soulignant que ces pratiques violent les principes fondamentaux des droits humains.
MG/as/lb/te/Sf/APA