La capture de juvéniles et de subadultes de poissons près des côtes, constitue un danger pour le stock des espèces halieutiques.
Les résultats d’une étude d’enquête menée du juin 2022 à juin 2023 par les chercheurs du Centre de recherches océanologiques d’Abidjan (CRO), ressortent que la surpêche menace de disparition des sardinelles à Sassandra (sud-ouest).
Initiée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers le Projet Initiative pêches côtières composante Afrique de l’Ouest, cette étude a porté sur la collecte de données sur deux groupes d’espèces le thon à Abidjan et la sardinelle à Sassandra.
Ces poissons sont les deux zones de mise en œuvre du projet. Ces données serviront notamment à mesurer la performance des pêches en Côte d’Ivoire avec l’outil dénommé Fishery Performance Assesment Toolkit ou Outil d’évaluation de la performance des pêches (FPAT) développé par l’Université de Washington.
L’initiative vise à mettre en évidence les paramètres de performances socio-économiques, environnementales et bioécologiques des pêcheries. Et ce, en vue de permettre l’application des meilleures pratiques.
Selon le Dr. Justin Konan l’un des chercheurs qui a mené cette étude, la collecte des données a porté essentiellement sur la sardinelle ronde et la sardinelle plate, appelées communément ‘’magne’’ en Côte d’Ivoire.
« La sardinelle plate (Sardinella maderensis) est plus abondante dans les captures que la sardinelle ronde (Sardinella aurita). La majorité des sardinelles rondes débarquées sont adultes alors que chez la sardinelle plate, plusieurs juvéniles et sub-adultes sont capturés.
L’exploitation des sardinelles à Sassandra est en plein essor. La sardinelle ronde semble être surexploitée et a besoin d’une attention toute particulière. Quant à la sardinelle plate, le stock semble être sous-exploité.
A Sassandra, ville côtière située dans le Sud-ouest de la Côte d’Ivoire, la pêche artisanale constitue pourtant la principale activité économique des populations. La surpêche pourrait entraîner des conséquences sur le quotidien des habitants qui dépendent de cette activité.
Dr. Justin Konan recommande le strict respect de la réglementation sur les mailles des filets, l’établissement de la cartographie des zones de pêche à la sardinelle, de d’encourager les parties prenantes au respect des mesures de fermeture de la pêche maritime en Côte d’Ivoire.
Il exhorte, par ailleurs, les acteurs du secteur de ne pas augmenter le nombre d’embarcations pour les années à venir puis limiter le nombre d’engins (filets) par embarcation. Elle vise à offrir une meilleure gouvernance et au renforcement de la chaîne de valeur des produits de la mer.
L’Initiative des Pêches Côtières (IPC) est une initiative mondiale et collaborative financée par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM). Il rassemble des agences des Nations Unies et des organisations internationales de conservation de la nature pour l’amélioration de la gestion des pêches et la protection de la biodiversité marine dans les zones côtières.
Le projet est mis en œuvre en synergie avec le projet « Créer un environnement propice visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale ». Il contribue à l’opérationnalisation des principes des directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté.
AP/APA