L’aide humanitaire bénéficie principalement aux réfugiés soudanais et aux personnes touchées par la faim.
Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) alerte sur l’interruption dans quelques semaines de ses programmes humanitaires au Tchad. Selon l’agence onusienne, faute de financement, son aide en faveur de 1,2 million de réfugiés soudanais et de personnes touchées par la crise sera suspendue en avril 2024.
Ce cri d’alarme intervient alors que des milliers de réfugiés soudanais continuent de franchir la frontière du Darfour et que la saison des pluies menace de couper l’accès routier aux livraisons humanitaires dans les camps de l’Est du pays, où près d’un million de réfugiés soudanais ont trouvé asile.
« Nous sommes engagés dans une course contre la montre. La petite fenêtre permettant de prépositionner des vivres se refermera rapidement et nos ressources s’amenuisent en cette période dramatique. Nous avons déjà réduit nos opérations dans des proportions qui auraient été impensables il y a seulement quelques années, plongeant des personnes affamées dans une situation beaucoup plus critique », a déclaré Pierre Honnorat, représentant et directeur pays du PAM au Tchad.
Dans ce pays d’Afrique centrale, le PAM est confronté à une crise financière sans précédent et a déjà procédé à des coupes budgétaires. Depuis que le conflit au Soudan a éclaté en avril 2023, le financement irrégulier a forcé le PAM à se concentrer sur les besoins immédiats, déployant ses efforts sur les nouveaux réfugiés soudanais.
Au mois prochain, le PAM sera contraint de supprimer toute assistance aux nouvelles vagues de réfugiés soudanais. Depuis des mois, la majorité des réfugiés en provenance du Cameroun, de la République centrafricaine et du Nigeria n’ont reçu aucune aide en raison du manque de fonds. La réduction des rations attise la concurrence entre les réfugiés, les rapatriés et les communautés d’accueil autour des ressources déjà limitées, semant ainsi les germes de tension et d’instabilité.
« Le débordement de la crise soudanaise est en train de submerger la réponse humanitaire au Tchad, déjà sous-financée et surchargée. Nous avons besoin des donateurs pour éviter que la situation ne devienne une catastrophe totale », a alerté Pierre Honnorat.
Pour assurer un soutien continu aux personnes touchées par la crise au Tchad au cours des six prochains mois, le PAM a besoin d’urgence de 242 millions de dollars.
CA/te/APA