Les femmes sont moins représentées et progressent moins vite dans la recherche agricole que les hommes.
Au Sénégal, comme dans plusieurs pays africains, la problématique de l’accès à la terre pour les femmes agricultrices est celle qui revient de plus pour exprimer les défis d’égalités de genre dans le secteur agricole. Celle-ci est toutefois loin d’être la seule entrave à l’épanouissement de la gent féminine dans ce domaine.
« Selon diverses données et rapports, les femmes ne représentaient que 25 % des agronomes en Afrique au cours de la dernière décennie, et une proportion beaucoup plus faible des décideurs en matière d’agriculture et de changement climatique aux niveaux institutionnel, national et mondial. Et cette situation ne s’est pas améliorée de manière significative au cours des dernières années », a déclaré Dr Mariame Maïga.
S’exprimant, lundi à Dakar, à l’occasion d’un atelier sur le leadership des femmes dans l’agriculture et la recherche climatique, la conseillère en genre au Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) a déploré le fait que « le potentiel des femmes scientifiques à contribuer au débat sur le changement climatique et à trouver des solutions, tout en influençant les politiques, est sous-exploité ».
Partant de ce constat, le Coraf, en collaboration avec le projet AICCRA (Accélération des impacts de la recherche climatique du CGIAR pour l’Afrique), a initié cette rencontre afin de développer les connaissances et les compétences nécessaires à l’avancement des femmes dans la recherche et le développement agricoles dans le contexte de l’adaptation au climat et de l’atténuation de ses effets.
« Il y a un manque criard de femmes leaders dans les sphères de prise de décision et même dans la recherche entre agriculture et changement climatique. Notre objectif est donc d’amener celles qui s’investissent dans ce domaine à prendre leur responsabilité à travers une formation adéquate et spécifique qui va les aider à devenir des décideurs », a expliqué Dr Robert Zougmoré, coordinateur régional du volet changement climatique, agriculture et sécurité alimentaire au Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR, sigle anglais).
Durant une semaine, une quarantaine de femmes, venues d’un peu partout du continent noir, suivront cette formation dont l’objectif final est d’aboutir à « un secteur de recherche et de développement agricole qui soit plus sensible au genre et plus inclusif », a indiqué Mme Maïga.
A en croire cette dernière, ce n’est qu’en résorbant ce gap que l’Afrique arrivera à répondre aux besoins alimentaires de plus en plus importants de sa population.
ARD/APA