Dans un contexte de dégradation des ressources naturelles et de vulnérabilité aux changements climatiques, le Sénégal accueille un atelier régional visant à renforcer les capacités des responsables africains en matière de gouvernance des écosystèmes.
Ce lundi 23 septembre 2024, s’est ouvert à Dakar, l’atelier régional de renforcement des capacités des pays francophones d’Afrique en outils et approches de gouvernance des ressources naturelles et de l’environnement. Cet événement, organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle anglais) vise à outiller les responsables en charge de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles dans ces pays.
Face à une désertification galopante et à la disparition rapide des forêts – 4,4 millions d’hectares perdus chaque année en Afrique entre 2015 et 2020, selon la FAO – la gestion durable des ressources naturelles est plus urgente que jamais.
« La dégradation des ressources naturelles, l’érosion de la biodiversité et la vulnérabilité de nos pays aux effets du changement climatique sont, entre autres, les gros défis auxquels l’Afrique est interpellée », a déclaré Dr Thialao Sarr, Conseiller technique au ministre de l’Environnement et de la Transition écologique.
Il a rappelé que, malgré les crises migratoires et le chômage frappant la jeunesse africaine, « notre continent demeure celui le plus vulnérable » aux catastrophes naturelles, principalement en raison de ses faibles capacités d’adaptation.
La gouvernance, clé de la durabilité
Le renforcement des capacités des administrations nationales, notamment des ministères en charge de l’environnement, est vu comme une nécessité pour inverser cette tendance. Selon Dr Makhfousse Sarr, Assistant du Représentant de la FAO au Sénégal, cet atelier « permettra aux participants de mieux s’approprier les outils et les approches de gouvernance des ressources naturelles », tout en abordant les défis spécifiques posés par les cas pratiques de gestion des écosystèmes africains.
La gouvernance, considérée par certains comme le levier principal pour freiner la dégradation des ressources naturelles, doit être revue en profondeur. Comme l’a souligné Dr Thialao Sarr, citant la célèbre activiste kenyane Wangari Maathai, « une bonne gouvernance est nécessaire » pour restaurer et protéger durablement les écosystèmes.
Dans un contexte où les projections démographiques estiment que la population mondiale atteindra 9,7 milliards d’individus d’ici 2050, la pression sur les ressources naturelles va inévitablement augmenter. L’Afrique, avec des terres arides déjà fortement dégradées (45 % des terres touchées par la désertification), devra redoubler d’efforts pour garantir la durabilité de ses ressources tout en répondant aux besoins alimentaires croissants.
« La faiblesse de la performance agricole a conduit à une exploitation accrue des terres et des pêcheries », a relevé le Dr Makhfousse Sarr, ajoutant que « cette pression, combinée aux impacts du changement climatique, met en péril la résilience des écosystèmes et la sécurité alimentaire. »
La FAO, à travers ce programme de formation, offre aux gouvernements africains les moyens de repenser leurs stratégies en matière de gouvernance environnementale. En ce sens, la rencontre de Dakar sera un cadre de réflexion, d’échange d’expertise et de partage d’expériences qui permettra de produire des recommandations concrètes pour une meilleure gestion des ressources naturelles en Afrique.
L’atelier ne se contente pas de poser un diagnostic, mais propose également des pistes de solution pour renforcer la gouvernance environnementale. « Cette initiative permettra de créer des conditions favorables pour améliorer la gestion des écosystèmes africains », a conclu Dr Makhfousse Sarr, insistant sur l’importance du soutien de la FAO et la volonté des gouvernements africains d’intégrer les recommandations issues de cet atelier dans leurs stratégies nationales.
ARD/te/Sf/APA