Malgré une décision historique lors de la Conférence des parties-COP16 (du 21 octobre au 1er novembre 2024), sur l’établissement d’un programme de travail et d’un organe subsidiaire permanent pour garantir la pleine participation des peuples autochtones et des personnes d’ascendance africaine, les parties ne sont pas parvenues à un consensus sur des accords importants nécessaires pour financer et suivre la mise en œuvre de la KM-GBF.
La Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) vient de s’achever après dix jours de discussions intenses. Les débats se sont concentrés sur les objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (KMGBF). Cette COP, première depuis l’adoption du KMGBF en 2022, s’est tenue sous le thème de la « paix avec la nature. »
Parmi les avancées notables, une décision historique a été prise pour instaurer un programme de travail et un organe subsidiaire permanent. Ce nouvel organe vise à garantir une participation complète des peuples autochtones et des communautés d’ascendance africaine aux décisions internationales sur la biodiversité.
Malgré cette victoire, de nombreux points cruciaux restent en suspens, notamment le financement et les mécanismes de suivi pour la mise en œuvre des engagements.
Les discussions sur le financement ont mis en évidence les divergences entre les pays, freinant la mise en œuvre du KMGBF. Natural Justice (NJ), observateur engagé dans les négociations, dénonce la promotion de « fausses solutions » telles que les crédits de biodiversité et les compensations carbone, qui, selon eux, menacent les droits humains et les objectifs de justice climatique.
Katherine Robinson, responsable des campagnes de NJ, souligne l’urgence d’un engagement politique fort des États développés, rappelant que « la crise de la biodiversité est intimement liée à celle du climat. »
Une reconnaissance cruciale pour les peuples autochtones
La COP16 marque également une avancée significative en créant un organe de représentation pour les peuples autochtones et les communautés locales. Tawonga Chihana, coordinatrice de l’Initiative africaine des défenseurs de l’environnement chez NJ, considère cette décision comme « une étape décisive vers la reconnaissance du rôle des peuples autochtones dans la protection de la planète. » Cependant, NJ reste prudent et espère que cet organe garantira véritablement la défense des droits humains, notamment en matière de ressources marines et côtières.
Les négociations de la COP29, prévues en Azerbaïdjan, seront cruciales pour l’avenir des financements. NJ dit espérer que les débats sur les droits humains, peu intégrés dans certains aspects de la COP16, seront pleinement abordés.
Pour l’ONG, les engagements pris doivent refléter une approche centrée sur les droits humains pour répondre efficacement aux crises actuelles.
ARD/Sf/te/APA