Le contingent est parti de Kidal depuis le 31 octobre 2023, dans le cadre du désengagement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Après dix années d’engagement au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), les Casques bleus tchadiens sont de retour au pays jeudi 30 novembre.
Parti de Kidal, dans le nord du Mali, le 31 octobre, le contingent tchadien a éprouvé d’énormes difficultés pour rejoindre Gao. Huit jours de route pour une distance de 351Km. Quatre attaques aux engins explosifs improvisés (IED) ont fait une quinzaine de blessés. Le gouvernement malien avait refusé de délivrer les autorisations permettant au contingent d’être rapatrié directement à N’Djamena par vol.
L’annonce de ce retour « triomphal » a été faite par le chef de l’Etat tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, lui également déployé au Mali en 2012 comme commandant en second des forces armées tchadiennes d’intervention au Mali (FATIM). « Le contingent tchadien de la Minusma vient d’arriver à Liwa sur le sol tchadien, après plus d’une décennie et au terme d’une des missions les plus nobles : celle d’aider la République sœur du Mali à retrouver la paix, la stabilité et l’intégrité de son territoire », a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux. Ce retour marque, d’après lui, « la fin d’une étape de l’implacable engagement du Tchad contre le terrorisme dans le Sahel. »
Pour accueillir ces soldats, le chef d’état-major général des armées, Général d’Armée Abakar Abdelkerim Daoud a fait le déplacement sur Liwa, une localité située dans la province du Lac, frontalière au Niger où le contingent est arrivé ce jeudi.
De lourdes pertes
Parmi les contingents qui ont composé la Minusma, le détachement tchadien est celui qui a subi de lourdes pertes, a indiqué cette organisation dans un communiqué daté du 17 octobre. Quatre vingt deux Casques bleus tchadiens ont perdu la vie pendant cette mission durant laquelle ils ont été déployés à Tessalit, Aguelhok et Kidal.
En octobre 2022, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali, El-Ghassim Wane avait salué ce sacrifice, rappelant l’engagement sans limites des militaires tchadiens pourtant soumis à une pression terroriste constante. « De tous les pays contribuant à la Minusma, le Tchad est celui qui a essuyé les pertes les plus élevées. Mais jamais, la détermination de ses soldats n’a été ébranlée ; jamais l’engagement de ses autorités en faveur de la stabilité régionale n’a été entamée », a-t-il déclaré.
Toujours dans ce communiqué, la Mission onusiennes a rappelé que le sacrifice des Casques bleus tchadiens a notamment été incarné par des figures héroïques des forces armées tchadiennes, telles que le capitaine Abdelrazakh Hamit Bahar, commandant adjoint des forces spéciales, qui avait été tué au cours d’une attaque terroriste à Aguelhok en avril 2021 alors qu’il défendait la base pour protéger la vie de ses collègues et éviter la mort des civils. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lui avait décerné à titre posthume la médaille capitaine Mbaye Diagne pour « acte de courage exceptionnel ».
Le contingent tchadien n’a pas seulement agi sur le plan militaire. Socialement, il a apporté une assistance alimentaire à la population d’Aguelhok lors des inondations de 2018 et 2020. Tout comme il a parrainé la mise en place d’un périmètre maraîcher au profit des femmes d’Amachach à hauteur de 25 millions FCFA, a retracé la Minusma tout en reconnaissant que « ces actes témoignent de leur engagement envers le développement communautaire. » poursuit
« Nous disons à ces femmes et ces hommes « choukrane » (merci en arabe, l’une des langues les plus parlées au Tchad », a adressé la Minusma aux soldats formant le contingent tchadien.
CA/ac/APA