Inébranlable, la junte nigérienne affirme qu’elle ne libérera pas l’ancien président détenu, Mohamed Bazoum, malgré la proposition du bloc régional ouest-africain de la Cedeao de lever les sanctions en échange de sa liberté.
Le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, ne semble pas très impressionné par le changement apparent de position de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), qui est passée d’une ligne dure à une position plus négociable, en déclarant catégoriquement dans un discours aux Nigériens que l’assignation à résidence de M. Bazoum ne prendrait pas fin de sitôt.
Les dirigeants ouest-africains, réunis à Abuja dimanche dernier, avaient donné au chef de l’État nigerien la possibilité d’échapper aux sanctions si M. Bazoum, sa femme et son fils étaient libérés sans conditions et qu’une transition de courte durée soit mise en œuvre.
En cas d’intransigeance de la junte nigérienne, la Cedeao menace de maintenir les sanctions.
Mohamed Bazoum et sa famille proche ont été assignés à résidence peu après le succès du coup d’État de Tiani en juillet.
L’organisation régionale avait lancé un ultimatum à la junte pour libérer Bazoum et retourne dans ses casernes, sous peine d’une éventuelle invasion militaire pour le rétablir au pouvoir, une menace que Tiani et sa junte ont choisi d’ignorer, bénéficiant du soutien du Mali et du Burkina.
Après des mois de négociations, la Cédéao a assoupli sa position mais a rejeté le calendrier de transition de trois ans proposé par la junte, exigeant qu’il soit réduit.
Bien que le général Tiani ait accepté le principe d’une réduction du calendrier, la junte a refusé de faire un compromis au sujet de Bazoum, dont les proches ont affirmé qu’il était détenu dans des conditions atroces et ont prévenu que sa santé pourrait s’en trouver détériorée.
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