La Cédéao avait aussi menacé de rétablir l’ordre constitutionnel à Niamey, sans agir jusqu’à la fin de son ultimatum.
Le ministre d’Etat, Rhissa Ag Boula a annoncé, la création du Conseil de la Résistance pour la République (CRR), pour compter du mardi 8 août 2023, un mouvement politique visant à restaurer par « tous les moyens », le régime déchu.
« Le CRR est un mouvement politique qui œuvrera à rétablir l’ordre, la légalité constitutionnelle et le Président Bazoum Mohamed dans la plénitude de ses fonctions […par] tous les moyens nécessaires », a expliqué l’ex-chef de la rébellion touarègue au début des années 90 et entre 2007 et 2010, au Niger.
Déjà ministre du Tourisme de 1997 à 2004, il fait son retour aux affaires sous Mahamdou Issoufou comme ministre à la présidence, chargé des programmes d’investissement de la région d’Agadez. Arrivé au pouvoir en avril 2021, Mohamed Bazoum le maintient à cette fonction.
Rhissa Ag Boula a appelé les militaires « respectueux de leur serment et du peuple à mettre un terme à la mutinerie et à procéder, sans délai, à l’arrestation du général Tchiani », auteur du coup d’État du 26 juillet dernier.
Le mouvement naissant a dit ne pas comprendre l’irruption des militaires sur la scène politique au moment où « les indicateurs sont au vert » au Niger.
Le CRR en veut pour preuve, « la stabilité politique et sociale » et l’« amélioration de la situation sécuritaire, économique et financière », accusant le général Abourahamane Tchiani d’avoir trahi « son serment et la confiance placée en lui, en s’attaquant à la République et à ses institutions ».
Aussi, face au « refus catégorique de la junte à instaurer un dialogue constructif », son attitude jusqu’au-boutiste, la manipulation de masse et sa la tentation de faire appel à des mercenaires russes du groupe privé Wagner », le ministre d’Etat a appelé les « démocrates sincères et patriotes » à se mobiliser autour du Conseil de la résistance pour la république.
Le CRR a exhorté « toutes les bonnes volontés à ne ménager aucun effort pour le rétablissement de la légalité et de l’ordre républicain au Niger et à le soutenir dans le combat qu’il enclenche ».
Le mouvement politique a apporté son soutien à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et à ses partenaires aux fins d’intervenir pour rétablir l’ordre constitutionnel à Niamey.
L’instance régionale avait donné jusqu’à dimanche aux putschistes pour libérer et rétablir le président Bazoum dans ses fonctions.
Après l’expiration de cet ultimatum, la Cédéao a dit privilégier désormais le dialogue pour résoudre la crise alors que le chef de la junte, bénéficiant du soutien du Mali et du Burkina Faso, a nommé Lamine Zeine au poste de premier ministre.
SD/ac/APA