Depuis plus d’une dizaine d’années, le Mali fait face à une insurrection jihadiste sur une partie importante de son territoire.
Le bureau de Coordination des Nations unies pour le Mali (OCHA Mali) a récemment diffusé son rapport d’enquête sur l’attaque meurtrière perpétrée, le 23 février dernier, à Kani Bonzon, localité située dans le cercle de Bankass, région de Bandiagara. Ainsi, de sources hospitalières contactées par la structure, le bilan de cette attaque fait état d’au moins une douzaine de civils tués et quatre blessés, dont deux grièvement.
Outre les victimes humaines, des dégâts matériels tels qu’une dizaine d’habitations brulées, des commerces, des stocks de vivres et d’aliments pour bétail incendiés, ont été enregistrés. A cela, s’ajoutent 600 têtes de bétails emportées par les assaillants dont l’identité n’a pas été dévoilée. Plusieurs écoles du premier et second cycles du village ont été fermées en raison de l’attaque.
Au moins 938 enfants en âge scolaire sont privés d’éducation suite à la fermeture des écoles. Avec la fermeture des écoles, plusieurs enfants, pour la plupart des filles âgés de 3 à 12 ans, ont été séparés de leurs parents. Des cas de détresse psychologique ont été également identifiés auprès des femmes enceintes.
OCHA a noté près de 1800 personnes déplacées issues de plus de 302 ménages. Parmi ces personnes déplacées figurent plus de 722 hommes et 909 femmes. Ces dernières sont dispersées dans plusieurs villages de la commune de Kani Bonzon et 235 autres personnes en direction du centre-ville de de Bankass. OCHA Mali indique que ces personnes déplacées ont des besoins urgents, notamment des abris, d’eau, d’hygiène et d’’assainissement, de vivres, d’éducation et de protection.
Selon une évaluation rapide de protection conduite du 1er au 6 mars, des familles de déplacés vivent dans une promiscuité indigente où femmes, enfants et hommes adultes sont entassés par dizaine dans une même chambre.
Bon nombre de PDI vivent à la belle étoile et dorment à même le sol et sans couverture. En dépit de l’assistance offerte par certaines ONG, les Personnes déplacées internes manquent de tout. Rappelons que cette attaque avait poussé une bonne partie de la population de Bandiagara à sortir manifester leur colère face à l’insécurité.
Depuis un certain temps, la région de Bandiagara est devenue l’épicentre de l’insécurité au Mali. Dans son rapport couvrant le dernier trimestre 2022, la MINUSMA a indiqué que la région de Bandiagara a enregistré le plus grand nombre de violations et atteintes aux droits de l’homme (103). Pour l’heure, l’identité des des assaillants de Kani Bonzon n’est pas connue, mais tout porte à croire qu’il s’agit de membres de la Katiba Macina, l’une des composantes du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) – filiale sahélienne d’Al-Qaïda – dont cette partie du territoire malien relève de la zone d’intervention.
MD/ac/APA