Le Groupe d’Autodéfense Imghad et Alliés (Gatia), avorable au général Ag Gamou, est le premier mouvement à quitter ledit Cadre en juillet dernier.
Deux semaines après le déclenchement de violents affrontements des mouvements armés impliqués dans le processus de paix et l’armée malienne, le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA-D) de Moussa Ag Acharatoumane a annoncé son retrait définitif du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD).
Il a justifié cette décision par le fait que le Cadre stratégique permanent n’a pas répondu favorablement à son appel visant à combattre l’Etat Islamique au Grand Sahara et à protéger les civils dans les régions de Ménaka et Gao. Le MSA a également exprimé ses regrets face à ce qu’il qualifie de «décision non-consensuelle du CSP-PSD en date du 10 septembre, par laquelle il engage un conflit armé contre les forces armées maliennes ».
Redoutant ainsi que ce conflit ne soit de nouveau à l’origine de déplacement forcé des populations déjà meurtries par une décennie de conflit fratricide, le MSA a rappelé que le CSP-PSD « est à l’origine un outil de promotion de la paix, du vivre ensemble et de la sécurisation des personnes et des biens ». De même, le mouvement a déploré « la criarde indifférence du CSP-PSD face au désastre que les populations vivent ». Ainsi, a-t-il indiqué qu’il « ne saurait être associé ni engagé dans un conflit autre que celui qu’il mène contre les auteurs de massacres de masse contre la population civile », en référence à la branche de l’EI au Sahel.
Il convient de noter que ce mouvement armé créé en 2016 et principalement basé à Ménaka, avait il y a soixante-douze heures fait part de son intention ne pas participer aux affrontements que se livrent actuellement des mouvements armés du CSP-PSD et les forces armées maliennes, tout en annonçant la poursuite de son combat contre la branche sahélienne de l’Etat Islamique.
Il faut rappeler que Moussa Ag Acharatoumane, membre du Conseil nation de transition (CNT, l’organe législatif de la junte) et chef du MSA qui a mis du temps à se faire accepter en tant que membres de la Plateforme du 14 juin 2014 d’Alger (composante de l’Accord de 2015 favorable à l’Etat), était l’un des chefs du mouvement à l’origine de la rébellion de 2012, à savoir le Mouvement National de l’Azawad (MNLA). Il a pris ses distances avec ce dernier qu’il reproche de trop se focaliser sur Kidal, délaissant les autres régions comme celle de Ménaka d’où il est originaire. Il s’est surtout forgé une notoriété dans la lutte sans merci qu’il engageait aux côtés du général Ag Gamou contre Daesh avec le soutien des militaires français de l’Opération Barkhane et de la Task Force Takuba qui ont quitté le Mali en 2022.
MD/te/APA