Lors d’une audience avec le ministre de la Défense, le Colonel Sadio Camara, le 18 août 2024, Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), a une nouvelle fois insisté sur l’importance du dialogue pour résoudre la crise sécuritaire qui secoue le pays.
Le plaidoyer du HCIM⹁ prônant le dialogue pour venir à bout de la rébellion, intervient alors que les autorités de la transition semblent privilégier une approche militaire pour la contrer et pour combattre le terrorisme.
Figure influente de l’Islam au Mali, Chérif Haïdara a rappelé que l’usage exclusif de la force ne peut garantir une paix durable. « Les armes seules ne suffiront pas. Il est impératif d’ouvrir un dialogue inclusif », a-t-il déclaré, faisant écho aux recommandations phares du Dialogue Inter-Malien, qui s’est achevé en mai dernier et qui préconisait déjà l’importance de la discussion pour stabiliser le pays.
Cette position est d’autant plus pertinente au regard des récents événements dans la région de Kidal. Entre le 25 et le 27 juillet 2024, des affrontements à Tinzaouatène ont entraîné de lourdes pertes au sein de l’armée malienne, démontrant les limites de la stratégie actuelle. En parallèle, une intensification des attaques terroristes a été récemment constatée, affectant même les postes de l’armée, malgré un silence officiel sur ces incidents.
Depuis des années, Chérif Haïdara milite pour un dialogue constructif, non seulement au Mali, mais aussi au niveau sous-régional. On se souvient que lors du Forum des leaders religieux musulmans pour la paix, organisé par le HCIM en septembre 2022, il avait déjà souligné la nécessité d’une synergie d’actions entre les leaders religieux afin de prévenir l’extrémisme violent dans la région sahélo-saharienne. Ainsi, le rôle important de la religion dans la résolution des crises a été réaffirmé par Haïdara, qui voit dans le dialogue une voie essentielle pour ramener la paix et la cohésion sociale dans un Mali fragmenté.
En tant que leader de l’une des plus importantes organisations musulmanes du pays, il continue de promouvoir une approche basée sur la tolérance, la réconciliation et le dialogue, tout en s’opposant fermement à toute forme de violence.
MD/Sf/te/APA