Au Sahel, les organisations humanitaires sont de plus en plus visées par des groupes armés.
Les faits sont survenus, le 5 septembre dernier, aux environs de 16 heures (Temps universel). Un véhicule de location effectuant un mouvement de référence médicale pour le compte de l’ONG « Médecins Sans Frontières » (MSF) de Hombori vers Douentza, dans la région de Mopti, au centre du Mali a été la cible de tirs de balles à l’arme automatique.
Le véhicule objet de l’attaque transportait au moins 4 personnes dont une femme enceinte qui venait de perdre son enfant, sa maman, le chauffeur et son accompagnant. On dénombre au moins deux morts dont la mère de la femme enceinte et le chauffeur. D’après nos sources, il se pourrait que les assaillants se soient trompés de cible puisque le véhicule en question n’avait pas de logo de MSF.
Depuis un certain temps, le nombre d’incidents de criminalité et de violence contre les humanitaires et leurs biens ne cessent de se multiplier au Mali.
Parmi ces menaces et entraves qui visent les humanitaires figurent des opérations militaires et des hostilités dans plusieurs parties du pays où les groupes armés non-étatiques continuent à exercer une pression sur la population dans plusieurs zones du pays.
Malgré la disponibilité de stock en vivres, médicaments et intrants nutritionnels, la prolongation de ces restrictions de mouvements pourrait impacter la capacité de la population à s’approvisionner. Dans plusieurs zones du pays, les terroristes ont imposé des blocus asphyxiant les populations.
Les acteurs humanitaires sont recommandés d’entrer en contact avec les autorités locales avant d’entreprendre des missions humanitaires dans la zone. Parfois, c’est une fin de non-recevoir qui est adressée à leur demande en raison de la situation sécuritaire.
Les déplacements suite aux affrontements militaires s’étendent également dans plusieurs zones du pays. Le Mali compte de nos jours, près de 400.000 personnes déplacées internes (PDI) dont l’écrasante majorité ont fui leur terroir à cause l’insécurité.
Des intimidations indirectes de la part des groupes armés non étatiques sur les acteurs humanitaires actifs dans des activités liées à la promotion de la cohésion sociale (sensibilisation sur le dialogue, processus de médiation, etc) ont été rapportées.
Dans certaines localités du pays, certains acteurs ont suspendu ce genre d’activité suite à l’enlèvement des dirigeants communautaires qui collaborent avec les ONG dans la mise en œuvre de ces activités. Des messages hostiles à ce genre d’activités et interpellant la méfiance de certaines ONG ont été relayés sur les réseaux sociaux.
MD/ac/APA