Environ 400 participants sont attendus à la neuvième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’ouvre lundi 27 novembre.
Alors que les enjeux politico-sécuritaires au Sahel sont à la croisée des chemins, le Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité revient cette année traiter d’un sujet d’actualité pour le continent. « L’Afrique des potentiels et solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle » est le thème général retenu pour la neuvième édition de cet ce rendez-vous annuel, prévue les 27 et 28 novembre 2023 au Centre international de Conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar.
Étant donné que la rencontre est « un espace informel de réflexion stratégique » et un cadre d’analyse privilégié sur les tendances lourdes de l’Afrique en matière de paix, de sécurité et de développement, plusieurs sujets seront abordés par les intervenants dont les récents coups d’Etat enregistrés dans certains pays ouest-africains et en Afrique centrale.
Les nouvelles alliances politico-sécuritaires entre certains Etats de la région du Sahel, dirigés par des juntes militaires, pour ne pas nommer le Burkina Faso, le Niger et le Mali, trois pays qui ont récemment mis en place l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour se soutenir mutuellement et lutter contre le terrorisme, seront aussi passées au crible par les experts qui effectueront le déplacement dans la capitale sénégalaise. Ils ne seront pas moins de « 400 participants, dont des décideurs civils et militaires, des experts et des chercheurs provenant de tous les continents ».
Mais il s’agira plus globalement de parler des « défis sécuritaires en Afrique » et des « solutions à l’instabilité institutionnelle » sur le continent, a résumé vendredi, lors d’une réunion d’information avec les journalistes, le général Jean Diémé, directeur du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds) auquel le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, maître d’œuvre du forum, a confié depuis 2016 l’animation de la commission scientifique, composée d’experts tels que l’ancien recteur de l’Université de Dakar, Saliou Ndiaye.
« Fort de ce que nous savons, nous allons proposer au monde notre point de vue », a indiqué le général Diémé, insistant sur l’importance des médias pour un « storytelling » à l’africaine face aux mutations géopolitiques actuelles dans le monde. Il rappelle ainsi que « toutes les solutions seront discutées et des recommandations formulées » à propos des thématiques retenues pour cette rencontre et qui interpellent la sécurité et le développement du continent.
Toutefois, « nous n’avons pas vocation à imposer des résolutions ou solutions à qui que ce soit », a souligné l’officier, rappelant que « le principe du forum, c’est la liberté d’expression ». C’est d’ailleurs pour rester dans cette logique que les portes de cet « agora international » sont également ouvertes aux pays africains actuellement administrés par des juntes militaires. Des « experts » venus de ces pays comme le Burkina Faso feront notamment partie des panélistes, a soutenu le directeur du Cheds.
En 2022, la huitième édition du Forum international de Dakar avait permis de faire le diagnostic des chocs exogènes face aux défis de stabilité et de souveraineté de l’Afrique, mais également une analyse prospective d’une Afrique résiliente, rappellent les organisateurs qui espèrent cette année « mobiliser et valoriser » les ressources humaines et « proposer des solutions africaines » aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle du continent.
ODL/ac/APA