Des soldats sud-soudanais ont encerclé mercredi la résidence de Riek Machar, premier vice-président du pays, alors que des informations font état de l’occupation d’une base militaire par un groupe armé qui lui serait fidèle.
Alors qu’au Sud-Soudan, l’encerclement de la résidence du vice-président Riek Machar est annoncé, selon des sources contactées par APA, plusieurs proches de ses proches ont été arrêtés après l’attaque d’une caserne militaire dans le nord du pays. Parmi les détenus figurent le général Gabriel Duop Lam, chef adjoint de l’armée, soupçonné d’être impliqué dans l’attaque, ainsi que le ministre du Pétrole, Puot Kang Chol, arrêté mercredi. Les gardes du corps de Chol et deux membres de sa famille ont également été placés en détention, sans qu’aucune explication officielle n’ait été donnée.
Le SPLM-IO, parti de Machar, n’a pas réagi à ces derniers événements. Toutefois, Pal Mai Deng, ministre de l’Eau et porte-parole du parti, a mis en garde contre une possible déstabilisation du processus de paix, estimant que l’arrestation du chef adjoint de l’armée pourrait « anéantir la paix » dans un pays déjà fragilisé.
Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance en 2011, n’a encore jamais organisé d’élections nationales. Initialement prévues pour 2015, puis reportées à 2024 en raison de l’instabilité politique et du manque de financement, elles ont été reprogrammées pour décembre 2026.
On ignore si Machar se trouve actuellement dans sa résidence, qui demeure inaccessible en raison du déploiement militaire massif autour des lieux. La capitale, Juba, reste calme pour l’instant.
Riek Machar, rival historique du président Salva Kiir, est une figure centrale des tensions qui secouent le pays depuis son indépendance. Leur opposition a plongé le Soudan du Sud dans une guerre civile meurtrière en 2013, après que Machar a été accusé d’avoir orchestré un coup d’État manqué contre Kiir. Depuis, leurs relations restent marquées par des périodes de crise et de méfiance.
La montée des tensions actuelle fait suite aux avertissements de Machar le mois dernier. Il avait mis en garde contre les conséquences du renvoi massif de ses partisans du gouvernement, estimant que ces décisions pourraient conduire à une reprise des hostilités. À 72 ans, cet ingénieur formé à l’Université de Bradford reste une figure clé du fragile accord de paix de 2018, qui avait mis fin à cinq années de guerre civile ayant causé environ 400 000 morts et le déplacement de plus de 2 millions de personnes.
WN/as/lb/te/Sf/APA