Le continent noir est devenu l’épicentre de l’insurrection jihadiste dans le monde.
Dans le 400e numéro de son hebdomadaire « AL-NABA », paraissant les jeudis, l’État islamique a publié une infographie détaillant ses attaques les plus importantes de l’année musulmane 1444 H qui s’est achevée mardi dernier.
Neuf incidents ont retenu notre attention. Parmi ceux-ci, cinq ont eu pour théâtre le continent africain. L’Égypte, la République démocratique du Congo, le Mozambique, le Nigeria et le Burkina Faso étant les pays ciblés. Hors de l’Afrique, les quatre autres pays touchés sont l’Afghanistan, la Syrie, l’Irak et l’Iran.
En Égypte, l’hebdomadaire de propagande du groupe jihadiste fait allusion à une attaque ayant ciblé une position de l’armée dans la ville orientale d’Ismaïlia et qui a causé la mort d’une quinzaine de soldats.
S’agissant de la République démocratique du Congo, l’État islamique revient sur l’attaque de la prison de Kwakangura à Beni. Cet incident sécuritaire, qui remonte à août 2022, avait permis aux Forces démocratiques alliées (ADF), actives dans l’Est de la RDC et affiliées à l’État islamique depuis 2019, de libérer au moins 800 détenus.
Au Nigeria, c’est un assaut visant un camp de l’armée à Malam Fatori, et ayant fait au moins 30 morts parmi les soldats, que l’État islamique a mis en exergue dans sa communication. Quant au Burkina Faso, il doit sa place dans cette infographie à l’attaque dans l’Oudalan (Nord), en février dernier. 70 militaires avaient été tués.
Selon plusieurs observateurs, cette hégémonie de l’Afrique dans la cartographie des actions les plus spectaculaires de l’État islamique montre à suffisance que le groupe jihadiste s’est tourné définitivement vers le continent noir où il est fait de plus en plus mention de la présence d’acteurs qui étaient jusque-là dans la zone syro-irakienne, lieu de proclamation du « califat » en 2014.
Dans la province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest ou ex-Boko Haram, la présence de ressortissants tchétchènes est évoquée par des spécialistes de l’insurrection jihadiste alors que dans le Sahel, des sources sécuritaires font état de « mouvements » concernant des combattants venus de Syrie ou d’Irak.
CA/id/APA