Les deux pays envisagent de mettre en place des Groupements locaux de coopération transfrontalière.
Cette rencontre visant la redynamisation de la coopération transfrontalière entre le département de Tengrela (extrême nord ivoirien) et le Cercle de Kolondièba (Mali), s’est tenue du 26 au 28 mars 2024 à Tengrela.
La session a été conjointement organisée par les autorités administratives des deux circonscriptions qui se sont appuyées sur un comité technique mixte composé des acteurs locaux de Tengrela et de Kolondièba.
Les travaux ont été pilotés en collaboration avec les structures en charge de la gestion des frontières de la Côte d’Ivoire et du Mali et avec l’appui financier de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et l’ONG Equal Access International.
Selon les organisateurs, la rencontre avait pour objectif principal de relancer les activités de coopération transfrontalière entre les acteurs frontaliers ivoiriens et maliens. Elle a réuni les autorités administratives, les maires, les responsables des unités des forces de sécurité de Tengrela.
Le chef de la délégation malienne, M. Boubacar Oumar Traoré, préfet du Cercle de Kolondièba, a fait savoir que ce processus qui a commencé en 2019 a été interrompu en raison des mesures sécuritaires relatives à la crise sanitaire liée au covid-19.
Il s’est réjoui de la reprise de ces activités de coopération transfrontalière et souhaité que les attentes des acteurs soient prises en compte pour l’amélioration des échanges entre les communautés de Tengrela et de Kolondièba.
Pour sa part, le préfet du Département de Tengrela, Ruth Anne-Marie Brou, a salué cette initiative et émis le vœu de voir se concrétiser la mise en place du Groupement Local de Coopération Transfrontalière (GLCT) entre Tengrela et Kolondièba.
Par ailleurs, a-t-elle souhaité que la rencontre permette de mener des réflexions profondes afin de parvenir à une gestion concertée de la frontière commune aux deux pays, remerciant l’OIM et l’ONG Equal Access International (EAI) pour leur appui.
M. Tima Thomas Coulibaly, le chef de Division Coopération administrative frontalière à la Direction nationale des frontières du Mali a fait une présentation d’un modèle de Groupements locaux de coopération transfrontalière (GLCT).
Dans sa présentation, M. Tima Coulibaly a mis l’accent sur l’importance du renforcement de la coopération transfrontalière en s’appuyant sur des exemples de Groupements Locaux de Coopération Transfrontalière (GLCT) existants.
Il a invité les participants à se reconnaître plus dans l’espace de coopération transfrontalier que dans des considérations partisanes qui sont susceptibles de séparer les communautés au lieu de les unir, car « on ne pourra pas parvenir à un espace intégré de coopération en étant trop rattaché au sentiment de nationalisme ».
A l’issue des travaux en commissions, la feuille de route initialement conçue en 2019 a été actualisée. Les parties ont appelé à la création d’une plateforme transfrontalière pour chaque service technique regroupant les acteurs frontaliers des deux pays.
Les acteurs frontaliers ont fait le plaidoyer auprès des partenaires au développement pour le financement des activités de la mise en place du GLTC. Ils ont arrêté l’élaboration d’une cartographie des conflits frontaliers en vue de prévenir et de mieux gérer les conflits communautaires dans l’espace transfrontaliers Tengrela-Kolondièba.
A l’endroit des deux États, ils ont unanimement souhaité l’accélération du processus de délimitation de la frontière commune. Le projet de délimitation est en discussion entre les gouvernements de la Côte d’Ivoire et du Mali.
M. Nurudine Oyewole, coordonnateur technique chargé de la coopération transfrontalière, des affaires juridiques et des contentieux à la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNF-CI) a remercié les participants et particulièrement ceux venus du Mali pour avoir effectué le déplacement.
Quant au représentant de l’OIM, il a remercié les autorités des deux États pour leur volonté et leur engagement à parvenir à une gestion concertée de leur frontière commune et à une cohabitation pacifique de leurs populations frontalières.
Il a renouvelé l’engagement de son organisme à accompagner les deux États dans leur dynamique et s’est réjoui de l’atteinte des objectifs de l’atelier tout en affirmant que cela dénote de l’intérêt accordé au projet.
Mme Bouakéma Diomandé, représentante Equal Access International s’est, quant à elle, félicitée de cette rencontre qui vient renforcer la résilience des populations de cette zone frontalière. Elle a exprimé l’engagement de sa structure à renforcer la résilience des populations exposées aux conséquences de la crise sécuritaire au Nord de la Côte d’Ivoire.
AP/APA