Des organisations de défense de droits de l’homme accusent régulièrement les forces combattantes burkinabè d’exactions contre les civils.
« Trois frappes de drones militaires du Burkina Faso qui, selon le gouvernement, visaient des combattants islamistes, ont tué au moins 60 civils et en ont blessé des dizaines d’autres en touchant deux marchés bondés et un enterrement auquel assistaient de nombreuses personnes », a rapporté Human Rights Watch dans un rapport publié ce jeudi.
Selon l’ONG qui dit avoir interrogé des dizaines de témoins et analysé des images vidéos, ces incidents se sont produits entre août et novembre 2023, et ont visé les marchés du village de Bouro (28 hommes tués) et celui de la localité de Boulkessi, au Mali (07 victimes) et des funérailles dans le village de Bidi ((24 morts).
Les frappes de drone ont été menés par des drones Bayraktar TB2, fabriqués en Turquie, acquis par le Burkina en 2022. « L’armée burkinabè a utilisé l’une des armes les plus précises de son arsenal pour frapper de larges groupes de personnes, provoquant la mort de nombreux civils », assure dans ce rapport Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour le Sahel à HRW.
L’organisation de défense des droits de l’homme a appelé le gouvernement de Transition à « enquêter de toute urgence et de manière impartiale sur ces crimes de guerre apparents, demander des comptes aux responsables et fournir un soutien adéquat aux victimes et à leurs familles. »
L’armée burkinabè a été ces derniers temps au centre d’accusations liées à des exactions contre des civils. Des organisations de défense des droits de l’homme dont le Comité de lutte contre la stigmatisation des communautés (CISC) font régulièrement état de cas d’enlèvements et d’exécutions sommaires.
Le gouvernement a toujours démenti les allégations de violation de droits humains par les Forces de défense et de sécurité (FDS), arguant qu’il s’agit d’une stratégie « de manipulation et de désinformation [des groupes armés terroristes] surtout lorsqu’ils sont mis en difficulté ».
DS/te/APA