Face aux défis sécuritaires croissants dans la région sahélienne, les États de l’AES mutualisent leurs moyens militaires pour une réponse coordonnée contre les menaces terroristes, après leur retrait du G5 Sahel et leur rupture avec la Cédéao.
Dans un contexte de profonde reconfiguration géopolitique au Sahel, marqué par le retrait successif du Mali, du Burkina et du Niger du G5 Sahel et leurs tensions avec la Cédéao, la Confédération des Etats du Sahel (AES) affiche sa détermination à prendre en main son destin sécuritaire commun.
Le ministre nigérien de la Défense, le Général Salifou Mody, a annoncé mardi la création imminente d’une force militaire unifiée de 5000 hommes dans le cadre de l’AES.
Dans un entretien accordé à Télé Sahel, le ministre a précisé que cette force expéditionnaire, qui sera déployable sur l’ensemble du territoire de l’alliance, disposera de moyens aériens, terrestres et de renseignement propres. « C’est une question de semaines pour que cette force-là soit visible sur le terrain », a déclaré le général Mody.
Cette initiative, qui fait suite au départ des forces françaises de la région, s’inscrit dans une stratégie de défense commune face aux menaces terroristes transfrontalières. Le ministre a souligné que des opérations conjointes sont déjà en cours entre les forces des trois pays, notamment entre le Niger et le Burkina Faso.
Le Général Mody a également évoqué l’importance stratégique de l’AES, dont l’espace de défense s’étend désormais « de Rosso à la frontière de la Mauritanie » et « jusqu’aux frontières de la Libye », permettant une coordination renforcée entre les forces armées des pays membres. Une réponse directe aux sanctions imposées par la CEDEAO suite aux changements politiques dans ces trois États.
Cette annonce intervient dans un contexte de réorganisation sécuritaire au Sahel, où les trois pays cherchent à affirmer leur souveraineté militaire après la rupture avec leurs partenaires traditionnels occidentaux et régionaux.
AC/te/Sf/APA