Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur le compagnonnage entre Macky Sall et Idrissa Seck qui semble se diriger vers une zone de turbulence à dix mois de la présidentielle de 2024.
+L’Observateur+ analyse « les énormes conséquences d’un divorce » entre le président de la République, Macky Sall, et le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, ancien « farouche opposant » arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2019 à la suite de laquelle il a effectué son entrisme dans la mouvance présidentielle.
« L’alliance », qui « avait surpris certains » entre celui qui est surnommé « Idy » et le chef de l’Etat, « est secouée (aujourd’hui) par les démons de la division » à moins d’un an de la prochaine présidentielle. « Sans le soutien de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), Idy va droit dans le mur », prévient un spécialiste au journal.
+Le Quotidien+ estime que « Idy (est) si près si loin de Macky » étant donné que « le mutisme du président Macky Sall coince le patron du parti Rewmi (le pays en wolof) ». En réalité, l’ancien maire de Thiès « a décidé de participer à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Pour l’instant, le silence du président Sall sur sa candidature ou non a perturbé tout son plan de ralliement à la mouvance présidentielle », précise le journal.
« Quand il rejoignait BBY, la candidature de Macky n’était pas programmée. A 64 ans, le président du Cese, qui a effacé son post sur Facebook et congédié Yankhoba Diattara, ministre des Sports et ex-numéro deux de Rewmi, favorable à une troisième candidature de Macky Sall, le même jour, joue sa dernière carte présidentielle après s’être rendu compte que le +Mbourou ak soow+ (expression ironique en wolof du mélange entre le pain et le lait pour désigner la bonne entente politique entre Macky Sall et Idrissa Seck) est devenu indigeste », poursuit le journal.
+Bés Bi+ évoque « l’audience » que le Premier ministre Amadou Bâ a accordé à Yankhoba Diattara, « une pilule amère pour Idy » qui a notamment reproché à son lieutenant d’avoir été reçu par le chef du gouvernement de Macky Sall « sans l’en informer ». Toutefois, M. Diattara a précisé à son mentor que cette rencontre était inscrite « dans le cadre gouvernemental ».
+Sud Quotidien+ semble dire que M. Seck vient d’être classé « sur la longue des listes des alliés qui ont toutes été broyées par la machine Macky » qui se caractérise par des « alliances contre-nature et hautes trahisons » à moins d’un an de la présidentielle de 2024.
Le journal souligne que le « compte à rebours » pour la révision exceptionnelle des listes électorales est « lancé ce jour » et « est prévue pour une période d’un mois ». « Lancée ce jeudi 6 avril, elle va se poursuivre jusqu’au samedi 6 mais 2023 sur l’étendue du territoire national et à l’étranger. Les citoyens sénégalais qui voudraient s’inscrire ou apporter des modifications sur leurs données électorales ont 26 jours à compter de ce jeudi pour faire leurs opérations », explique la publication.
« Ça démarre aujourd’hui », note également +Le Soleil+, faisant allusion à la révision exceptionnelle des listes électorales. Celle-ci couvre « l’inscription des nouveaux électeurs (primo-votants) avec le requérant qui doit avoir au moins 18 ans révolus à la date du scrutin (né au plus tard le 25 février 2006) ainsi que tous les citoyens qui ont plus de 18 ans, mais qui ne sont jamais inscrits sur les listes électorales », précise le quotidien national évoquant par ailleurs les nouvelles instructions du chef de l’Etat pour améliorer le système sanitaire.
« En dépit de ses énormes investissements pour le système de santé et la prise en charge médicale des populations, le président veut plus et mieux », souligne Le Soleil. En conseil des ministres mercredi 5 avril, Macky Sall a demandé notamment à son ministre de la Santé « d’élargir et de consolider les importants investissements réalisés par l’Etat » tout en poursuivant « la modernisation des Services d’accueil d’urgence (Sau) ainsi que le processus de certification des établissements de santé publics et privés, entités à auditer et contrôler ». Le chef de l’Etat appelle en outre à « finaliser l’évaluation de la réforme hospitalière de 1998 », note le quotidien national.
ODL/APA