Les quotidiens sénégalais parus ce mercredi titrent principalement sur les alertes de leaders d’opinion sénégalais, français et américains sur la situation politique tendue au Sénégal à moins d’une année de l’élection présidentielle.
+Bés Bi+ note que « ça part dans tous les sens » au Sénégal à cause des « manifestations violentes » parties de la brutalité subie, le 16 mars dernier, de la part des forces de l’ordre, par l’opposant Ousmane Sonko qui partait au tribunal de Dakar pour assister à son procès pour diffamation l’opposant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Le leader de Pastef, qui s’est plaint par la suite de douleurs et vertiges résultant de l’aspersion d’une supposée «substance de nature inconnue », selon ses proches, a été hospitalisé pour quelques jours dans une clinique privée dakaroise.
Il s’agit de « Suma Assistance » dirigée par le docteur Babacar Niang. Ce dernier vient d’être « arrêté » d’ailleurs, d’après L’Observateur, soulignant que le médecin « faisait l’objet d’un avis de recherches et d’arrestation » avant son interpellation à Médina Ndiathbé, au nord du pays. Le journal affirme que Dr Niang a fait des « aveux détonants » aux enquêteurs de la Sûreté Urbaine à propos de l’hospitalisation du maire de Ziguinchor (sud). « Durant son hospitalisation, je n’ai posé aucun acte médical sur lui », a dit le clinicien aux policiers.
Face à cette vague d’arrestations visant principalement des militants proches de l’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages, Bés Bi signale que « des intellectuels appellent le président Macky Sall à +revenir à la raison+ ». Toutefois, la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir) « annonce une plainte contre Sonko pour +assassinat+ » après qu’au moins deux nouvelles personnes ont perdu la vie dans les manifestations qui ont recommencé le 16 mars 2023.
En revanche, « deux députés français interpellent leur ministre des Affaires étrangères », Catherine Colonna, sur la situation politique au Sénégal et pour clarifier le présumé don de sept milliards de francs CFA à Marine Le Pen, leader du Rassemblement national (RN), un parti d’extrême droite français, lors de sa récente visite à Dakar, en janvier dernier.
Cette saisine du Quai d’Orsay par André Chassaigne et Jean Paul Lecoq « sur le cas du Sénégal », à propos des « droits humains, de la tension politique et du troisième mandat », place « Macky dans le collimateur », d’après Sud Quotidien qui indique également que « le département d’Etat américain peint un tableau sombre des libertés politiques sous Macky » Sall, qui va terminer son deuxième mandat en 2024 alors que des proches le pressent de déclarer sa candidature pour un « troisième mandat » malgré la controverse.
Mais « après le véto des Américains sur le troisième mandat, des députés français excluent Macky » Sall, souligne Walf Quotidien. « Décidément, la troisième candidature ne passe pas à l’étranger. Après le Département d’Etat, deux députés français affirment que la France doit œuvrer dans un cadre multilatéral incluant les instances africaines à garantir des élections crédibles, c’est-à-dire sans la présence de Macky Sall », écrit le journal.
En dépit de la tension politique, le directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOS-PSE), El Ousseynou Kane, estime dans Le Soleil que « le PSE est une réussite » dans le sens où « d’importantes performances » ont été atteintes « à fin 2022 » dans les secteurs de « l’agriculture, de la santé et du transport aérien ».
« Ça BOS bien », remarque de son côté Bés Bi, qui tire un bilan 2022 « positif » du PSE « au vu des résultats enregistrés dans les secteurs de l’énergie, de la santé, de l’éducation, entre autres ». « Le PSE est une réussite parce que beaucoup de Sénégalais ont accès à l’énergie, se nourrissent mieux et ont accès à la santé, à l’éducation etc. Nous sommes satisfaits de ce que nous avons fait en 2022 », a indiqué El Ousseynou Kane.
ODL/APA