Le dialogue social et les enjeux de la rentrée politique sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.
+L’Opinion+, qui s’intéresse au dialogue social, écrit que le 30 avril 2022, le gouvernement, le Patronat et les syndicats les plus représentatifs ont mis fin au statu quo d’un dossier enfoui depuis des années dans les tiroirs du ministère de l’Emploi, en décidant, en plus d’une revalorisation des salaires, d’instaurer un canal de dialogue solide de sorte à créer un cadre propice au traitement des dossiers épineux, tels que celui du droit de grève ou encore celui de la réforme du Code du travail.
Sauf que plusieurs signaux laissaient entrevoir que la saine émulation qui régnait entre le trio n’était pas durable, car si la CGEM a timidement lâché du lest en ajoutant quelque 140 dirhams/ mois au SMIG, elle s’attendait en contrepartie à de grandes reconfigurations des lois liées aux ruptures de contrats et à la gestion des grévistes, note le quotidien.
Une ligne rouge pour les syndicats, qui, depuis le lancement du dialogue social en 1996, se montrent intransigeants sur la question des libertés syndicales. Raison pour laquelle le dialogue est de nouveau au point mort alors que la deuxième tranche de l’augmentation du SMIG est censée être actée en septembre, souligne-t-il.
Sans mâcher leurs mots, les patrons refusent de passer à la caisse, déplorant qu’ils soient les « seuls » à respecter leurs engagements, tandis que les représentants de la classe laborieuse envoient pour leur part la balle à Youness Sekkouri, qui n’a pas encore présenté un projet de loi, pour qu’il soit discuté au sein de la Commission mixte établie.
Prise entre le marteau et l’enclume, la tutelle demeure ainsi laconique, et ne donne pas de date précise pour la sortie dudit texte, qui, même après sa sortie, devra attendre la bénédiction des autres parties concernées, relève-t-il, estimant ce sentier « tortueux, au vu du fossé abyssal entre les logiques patronales et syndicalistes ».
Évoquant les enjeux de la rentrée politique, +L’Économiste+ estime que sur les agendas, les réunions avec les départements ministériels pour préparer le projet de loi de finances de 2024 démarrent cette semaine, précisant que ce sujet a été au cœur du dernier conseil d’administration de la CGEM.
Sur la table aussi, la croissance, la compétitivité, l’investissement…, sans oublier la grande question de l’eau, la retraite, la protection sociale et la transition énergétique, entre autres, ajoute l’éditorialiste.
Pour l’année prochaine et les suivantes,la fiabilité des finances publiques sera une donnée décisive, parce qu’il faut réaliser des marges et financer les différents projets de développement, souligne-t-il.
Selon lui, “si on veut vraiment changer les choses, il faut enchaîner les réformes plus vite que les multiples petits cercles qui organisent les résistances”.
De son côté, +Al Bayane+ estime “judicieux” de “libérer” et d’“optimiser” la compétence des acteurs du champ politique, qui demeure la cheville ouvrière de la pratique partisane, estimant qu’“on ne pourrait guère concevoir une démocratie pérenne sans vie politique saine et agissante !”
Il ne fait alors pas de doute que le réaménagement politique serait, à coup sûr, un sérieux préambule de l’émergence de la Nation, souligne-t-il. Dans ce sens, si le pays s’ingénie à ériger, fort paradoxalement, des performances de haute envergure, à titre d’exemple, le Tanger med, le projet Nour ou encore le TGV…, force est de constater, en revanche, un “déficit ahurissant” au niveau de la réhabilitation sociale et territoriale, constate-t-il.
La prochaine rentrée se devra donc d’“insuffler du sang nouveau pour ne pas rater le coche, encore une fois”, plaide-t-il.
HA/APA