L’action du gouvernement, les enjeux de la 2e session législative de l’année parlementaire, la situation de l’économie nationale, la grève des pharmaciens et la lutte contre la migration clandestine sont les principaux sujets traités par les hebdomadaires et quotidiens marocains parus ce samedi.
+TelQuel+, qui aborde l’action du gouvernement, critique « la réponse vexée » du bureau politique du RNI à la lettre ouverte adressée par le PPS au gouvernement dans laquelle le parti d’opposition s’inquiète de l’indifférence du gouvernement face à « la flambée exorbitante et insupportable des prix des produits alimentaires », y voyant un “constitutionnalisme soudain, s’il n’était hilarant, en serait inquiétant”.
“Car s’insurger contre la parole libre d’un parti, c’est invisibiliser ses électeurs, autrement dit priver d’expression des Marocains au seul motif qu’ils appartiennent à un bord politique différent”, explique la publication.
Mais il faut dire que ce gouvernement a du mal à poser un mode de communication efficient: son enfermement dans le silence, du moins jusqu’à récemment, a accrédité cette thèse, désormais répandue, qu’il n’œuvre qu’en défense des intérêts sociaux de l’élite économique, relève-t-il, notant que “rien, ou si peu pour le moment, ne vient désamorcer les prémices” de cette théorie.
L’équipe dirigeante souhaite préserver ses équilibres macro-économiques afin d’éviter une mise sous tutelle de la part d’instances de financement telles le FMI, constate-t-il, estimant que “cette peur paranoïaque est exagérée”, d’autant plus que la dette souveraine marocaine “ne nous place guère à la merci des créanciers étrangers, l’essentiel de cette dette étant détenu par des banques et des OPCVM marocains”.
Les Marocains méritent un gouvernement soucieux de leur présent, note-t-il, soulignant que nul ne peut, certes, reprocher à l’État de s’activer à réformer l’Éducation nationale et le système de protection sociale, sauf que ces réformes, quoiqu’elles puissent améliorer le bien-être des citoyens, “exigent des délais considérables pour afficher leurs premiers résultats”.
+La Nouvelle Tribune+, qui s’attarde sur les enjeux de la 2e session législative de l’année parlementaire, ouverte vendredi, écrit que même si pour nos concitoyens, le rythme des sessions parlementaires a peu d’impact sur leurs tracas quotidiens faits d’inflation et de pouvoir d’achat en baisse, les deux Chambres ont un rôle crucial à jouer dans l’équilibre des pouvoirs et les orientations stratégiques du pays.
En réalité, ce ne sont pas les sujets qui manquent à saisir pour nos Parlementaires, fraîchement rentrés de vacances: sur le plan économique, alors que le gouvernement, malgré un certain volontarisme, a du mal à contenir la cocotte-minute sociale, les parlementaires peuvent contribuer à faire entendre les revendications les plus légitimes et à donner aux représentants gouvernementaux un canal d’explications et de justifications de leurs politiques en cours, estime l’hebdomadaire.
Mais, ce rôle de facilitateur n’est pas le seul que doit endosser le Parlement, étant donné que de nombreux dossiers sont sclérosés alors pourtant qu’ils bénéficient d’une impulsion royale et dans certains cas même d’une feuille de route émanant du Souverain, relève-t-il.
Avec un peu de chance, les parlementaires auront révisé quelque peu pendant cette période de vacances, préparé leurs premières interventions et questions au Gouvernement, mais aussi peut-être même un agenda de sujets prioritaires sur lesquels des consultations a minima sont urgentes, dont la réforme du Code de flamme et celle du Code pénal, pense-t-il.
Evoquant la situation de l’économie nationale, +Finances news hebdo+ indique que l’objectif d’un rythme moyen annuel de croissance supérieur à 6% préconisé par le nouveau modèle de développement “semble être une belle chimère”.
Les différentes projections des institutions nationales (HCP et Bank Al Maghrib) et internationales (FMI et Banque mondiale,) sont toutes entourées de fortes incertitudes et ne prévoient pas un taux de croissance de plus de 3,3 % en 2023, constate le journal.
L’inflation étant largement supérieure aux objectifs en matière de stabilité des prix (2%), aujourd’hui toutes les Banques centrales sont confrontées à la même problématique : continuer à durcir leur politique monétaire en relevant le taux directeur pour tenter de faire reculer l’inflation, au risque cependant de sabrer la croissance économique, relève-t-il.
On comprend alors mieux le malaise ambiant entre la Banque centrale et l’Exécutif, le premier essayant de ramener les prix à des niveaux normatifs, le second voyant ses objectifs de croissance en 2023 (4,5%) s’éloigner de plus en plus.
Et il est peu probable que les tensions s’apaisent, d’autant qu’au regard des niveaux de prix actuels, les experts et autres prévisionnistes estiment que la Banque centrale devrait opérer une nouvelle hausse du taux directeur, ce qui risque de “raviver les tensions entre les deux parties”, ajoute-t-il.
+Le Matin+, fait savoir que les pharmaciens d’officines se prononcent en faveur de nouveaux mouvements de grèves au cours des mois de mai et juin prochain, si les objectifs d’ouverture du dialogue entre le gouvernement et les syndicats pour se pencher sur la situation difficile du secteur ne sont pas atteints. Ceci après la réussite de leur première journée de grève observée le 13 avril dernier,
«Toutes les représentations syndicales du secteur sans exception ont uni leur voix lors de la grève nationale du 13 avril. C’était une journée de grève réussie qui répond aux attentes des pharmaciens. Le taux de participation a atteint les 100% dans toutes les villes à l’exception de Oujda, Casablanca et Laâyoune qui ont enregistré un taux de 99%, car certaines pharmacies ont été réquisitionnées», déclare au quotidien Oualid Amri, ancien président de la Fédération nationale des Syndicats des pharmaciens du Maroc et premier vice-président du Syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca.
Et d’ajouter que «les différents syndicats sont actuellement en train de faire le bilan de cette première journée de grève avant de se mettre d’accord sur les prochaines actions à mener. Mais si le gouvernement continue à ignorer nos appels, de nouveaux mouvements de grèves seront menés durant les mois de mai et de juin».
+Libération+ rapporte qu’une tentative de migration clandestine vers le préside de Sebta au niveau de la région « Lakhlout » a été mise en échec tôt vendredi.
Seles autorités locales de la préfecture de M’Diq-F’nideq, citées par la publication, cette opération a été menée par un groupe d’individus originaires des pays d’Afrique subsaharienne, qui comprenait 150 migrants clandestins, dont certains étaient armés de bâtons, de pierres et d’armes blanches, avant que les forces publiques ne les interceptent, précise la même source.
Quelque 70 individus parmi ces migrants ont été interpellés alors que 14 membres des forces publiques ont été blessés et 6 parmi les immigrés clandestins qui ont été transférés vers l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires, ajoute-t-on.