La rentrée politique, le secteur des assurances et la question de l’approvisionnement des marchés en fruits et légumes sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.
+Assabah+ écrit que des dossiers très chauds en perspective. Sur le plan social et même économique, la hausse des prix inquiète les syndicats et l’opposition parlementaire qui montent au créneau. D’un côté, les hausses des prix et, de l’autre, l’impératif de préserver la souveraineté alimentaire et de lutter contre les effets du stress hydrique. Voilà, en gros, ce qui attend le gouvernement pour la rentrée sociale.
C’est sans doute le volet social qui devrait inquiéter le plus le gouvernement. Les citoyens continuent de se plaindre de l’avidité des grosses entreprises et des pratiques spéculatives des intermédiaires qui imposent un état de fait sur le marché: celui de la hausse continuelle des prix des produits de première nécessité. Situation qui nécessite une intervention urgente du gouvernement, avant qu’elle ne se dégrade davantage, souligne le quotidien.
Cependant, estime le journal, le gouvernement dispose d’une marge de manœuvre assez confortable pour faire face à cette situation sociale difficile. Et l’un des leviers qu’il pourrait actionner est de nature fiscale. C’est une pratique courante dans différents pays, précise le quotidien. Le gouvernement pourrait ainsi instaurer un impôt de solidarité qui frapperait les sociétés réalisant des bénéfices importants. Le gouvernement pourrait également intervenir avec fermeté pour mettre fin à la spéculation des intermédiaires qui pullulent dans différents secteurs.
D’après le quotidien, le gouvernement devrait, de même, plancher sur l’épineux problème de la hausse des prix des carburants. Il suggère même de résoudre définitivement la problématique de La Samir. En tout cas, l’Exécutif doit faire en sorte d’agir sur les prix pour les maintenir à un niveau acceptable tout en veillant à préserver le stock stratégique. Autre piste sur laquelle le gouvernement pourrait se pencher, l’accélération des opérations de prospection des ressources énergétiques, le gaz et le pétrole, ainsi que l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie nationale relative aux énergies renouvelables.
Dans tous les cas, souligne la publication, la situation impose aux membres du gouvernement de quitter leurs bureaux climatisés à Rabat et de se rendre sur le terrain. Ils doivent aussi ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux, notamment les syndicats, pour trouver des solutions aux questions encore en suspens. Le journal cite, entre autres secteurs, celui de l’éducation nationale qui a vu défiler pas moins de 32 ministres depuis l’indépendance et qui, malgré des milliards de dirhams en budgets engloutis, connaît encore de gros problèmes. On pourrait citer également, poursuit le quotidien, le secteur de l’Habitat ou encore celui de la Santé.
Le gouvernement devrait, en outre, s’attaquer au domaine économique en mettant en place des solutions aussi innovantes qu’efficientes, en impliquant notamment le secteur bancaire et les entreprises dans la relance économique. Le quotidien évoque également les marchés publics, un secteur qu’il faut assainir davantage, tout en l’ouvrant encore plus aux petites et moyennes entreprises. Ce faisant, note le quotidien, l’Exécutif devrait, en parallèle, s’atteler à la réforme de la fiscalité.
Abordant le secteur des assurances, +Les Inspirations éco+ écrit que ce secteur, extrêmement important pour notre économie, est certes très régulé, mais présente tout de même des défaillances récemment pointées du doigt par le Conseil de la concurrence, notamment au niveau de l’aspect concurrentiel, qui semble être le fond du problème.
En effet, le mode d’accès à la profession est assez complexe: les exigences pour en faire partie sont assez prohibitives, notamment financièrement, note le quotidien, qui cite un autre dysfonctionnement, celui du délai de traitement des agréments permettant la pratique des opérations par les entreprises.
De plus, l’offre assurantielle n’est pas suffisamment adaptée à l’assurance inclusive et jugée « limitée » et “peu innovante”, ajoute-t-il.
Le Conseil de la concurrence a également alerté sur la responsabilité civile automobile qui manque de concurrence, un segment essentiel qui cumule les impayés, note-t-il.
Le secteur des assurances, qui n’est pas toujours suffisamment homogène, “doit trouver l’entente nécessaire pour rectifier le tir”, soutient-il, estimant que la régulation de ce secteur prendra du temps, certes, “mais c’est plus qu’essentiel pour l’ensemble des entreprises”.
+L’Economiste+ évoque des pénuries de légumes pour les prochaines semaines, étant donné que les agriculteurs constatent sur les fruits et légumes les dégâts des canicules et des rafales, venus aggraver ceux du manque d’eau.
Pour approvisionner les marchés en automne, les économistes istiqlaliens suggèrent une “action” rapide pour l’automne: une augmentation de l’offre, alors que le gouvernement a évité, pour sa réunion de rentrée, cette question sensible car elle touche aux assiettes.
Bien sûr, il est dans son rôle d’imprimer l’optimisme pour la rentrée, mais il lui revient aussi de trouver des solutions, et quand il n’y en a pas, d’avertir des pénuries quand elles sont inéluctables, estime-t-il, notant que “ce n’est pas le problème qui est grave, mais le déni”.
Sur les prix, chacun se plaint des hausses, mais achète autant, carburants ou aliments, comme si tout était devenu de première nécessité, relève-t-il.
En attendant la souveraineté hydrique, les eaux du dessalement, “nous vivrons une période difficile, pénible, car elle touche jusque notre confort alimentaire”, ajoute-t-il.
HA/APA