Les conséquences des grèves répétées des enseignants et la croissance de l’économie nationale sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce vendredi.
“Que veulent les enseignants? Et à quoi servent encore leurs syndicats?” s’interroge +L’Économiste+, en commentant les grèves “interminables” des enseignants malgré les différents accords conclus entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs de l’enseignement.
“Passée l’euphorie après la conclusion du dernier accord, la tension sur le terrain est repartie de plus belle”, déplore le journal.
Au moment où la commission, mise en place par le chef du gouvernement, et les représentants des syndicats poursuivent leurs réunions pour la révision du statut unifié, les coordinations, qui ont le vrai contrôle du terrain, rejettent déjà ce texte, en s’accrochant à toutes les revendications en suspens, alors que pendant ce temps, les élèves “sont laissés pour compte”, explique-t-il.
Logiquement, pour se mettre à la table des négociations et signer des accords, un syndicat doit avoir une réelle légitimité, et surtout une force de mobilisation, et une capacité à faire respecter les décisions.
Or, jusqu’à maintenant, toutes les solutions convenues avec l’exécutif sont tombées à l’eau, ce qui laisse déduire que “les centrales les plus représentatives ne sont plus assez représentatives!”, commente-t-il.
Dans le même ordre d’idées, +L’Opinion+ écrit que le ministère de l’Éducation a déjà publié un plan national de gestion du temps scolaire et d’organisation pédagogique des apprentissages, dans une tentative de “tourner la page des grèves” et d’entamer une nouvelle phase où l’intérêt des élèves sera pris en compte pour que la reprise de la saison scolaire se déroule dans les meilleures conditions et surtout pour rattraper, ne se serait-ce qu’en partie, le temps perdu.
Le plan du ministère prévoit donc de repousser la date de fin d’année pour toutes les filières, tout en dotant les élèves d’un accompagnement pédagogique pour qu’ils soient au point pour les examens, explique le quotidien.
Des mesures qui bousculeront certainement les calendriers de certains ménages dont les enfants aspirent à finir leurs études à l’étranger, mais qui évitent au Royaume le redoutable scénario de l’année blanche, dont les conséquences sociales et institutionnelles seront incommensurables, note-t-il.
Mais reste encore le dilemme de l’égalité des chances entre les élèves, car si ceux du secteur public ont vu pas moins de 8 millions d’heures de classe partir en fumée, les apprenants du privé ou du moins la grande majorité n’ont pas souffert du mouvement de grève, qui a dominé toute la session d’automne, fait-il remarquer.
Évoquant la croissance de l’économie nationale, +Les Inspiration éco+ écrit que le HCP n’est pas très optimiste pour l’actuel exercice ou du moins pour les trois prochains mois, en estimant que la croissance économique devrait se modérer au premier trimestre, au point de prévoir un recul de plus de 1 point du PIB, à 2,4% au lieu des 3,5% réalisés l’an dernier.
En cause, le retour de la sécheresse automnale qui induit un retard sensible de l’installation des cultures précoces, relève la pubklication.
Pire, le déficit pluviométrique des quatre premiers mois de la campagne ne dépasserait pas 53% en comparaison avec la même période d’une saison agricole normale, ajoute-t-il.
Pour le quotidien, l’économie nationale sera portée par le secteur non agricole dont la valeur ajoutée se maintiendrait au rythme de 2,9%.