Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent sur une diversité de sujets allant du blocage des caravanes de candidats de l’opposition pour la présidentielle de février 2024 à la suspension de la vente aux enchères des biens du Président Senghor, en passant par la recrudescence de l’émigration irrégulière de pirogues sénégalaises remplis de passagers vers l’Europe.
A quatre mois de l’élection présidentielle sénégalaise, Walf Quotidien note que « l’interruption des caravanes de l’opposition » telles que celles de Khalifa Sall et Malick Gakou est la preuve que « l’Etat fausse les règles du jeu », dénonçant du coup « les deux poids deux mesures du pouvoir ».
En effet, « le pouvoir ne masque plus sa violation des règles du jeu politique. Avec le soutien de l’administration, il bloque les caravanes des candidats de l’opposition et ouvre la voie à Amadou Ba, candidat du pouvoir, qui est en pré-campagne sous le couvert d’une tournée économique », explique le journal auquel le directeur général du Trésor, Cheikh Tidiane Diop, indique que « la fonction publique n’a pas vocation de faire des millionnaires encore moins des milliardaires ».
Cependant, Sud Quotidien pointe « le jeu trouble de l’administration » après que la Direction générale des élections (DGE) a refusé « d’exécuter une décision de justice défavorable au pouvoir », sans compter « le blocage des caravanes de l’opposition ». Le journal note ainsi que « la neutralité de l’arbitre suscite débat » à quatre mois de la présidentielle.
L’Observateur dénonce aussi le « jeu déséquilibré » à travers le « blocage des caravanes de l’opposition » par l’administration sénégalaise au moment où le Premier ministre Amadou Ba, candidat désigné de la coalition au pouvoir, poursuit ses « tournées » dans le pays. « Les préfets, surtout, se sont octroyé un pouvoir d’interdiction que la loi n’a jamais prévu », souligne un expert électoral dans le journal qui se fait l’écho des « deux coups de feu tirés devant le Premier ministre » samedi dernier. C’est à la suite d’une « altercation » entre les gardes rapprochés du ministre de la Santé et du chef du gouvernement qui inaugurait un centre de santé à Sakal, une commune du nord du pays.
Le Soleil indique que « le Président (Macky Sall) fait tout arrêter » sur la « vente aux enchères de 202 objets appartenant à Léopold Sédar Senghor », le défunt premier chef de l’Etat sénégalais (1960-1980). Le quotidien national explique que « le ministre de la Culture est dépêché en France à la tête d’une forte délégation pour négocier le rachat de tous les objets (du président-poète) et procéder à leur rapatriement au Sénégal ».
L’Observateur s’attend aussi à une « rencontre décisive ce lundi sur les biens de Senghor » alors que le ministre de la Culture, Aliou Sow, est présent « à Caen ce matin pour discuter avec le commissaire-priseur sur les prix ». Le journal note que « c’est déjà une grande victoire pour l’Etat du Sénégal » parce que « les enchères n’ont pas eu lieu samedi ». En revanche, Madiambal Diagne, dans sa chronique hebdomadaire dans son journal Le Quotidien, se demande s’il « faut acheter ou réclamer » les biens de Senghor vendus en France. « Pourquoi acheter ce qui nous appartient de droit ? », s’est-il interrogé.
Sous le calembour « l’exiles canaries », Le Quotidien note « plus de 1200 débarquements ce week-end sur l’archipel » espagnol de plus en plus assailli par des migrants irréguliers qui partent du Sénégal. « Il semble impossible de mettre fin à la vague migratoire actuelle qui frappe le pays. Si une pirogue remplie de quelque 170 migrants a été secourue ce samedi à Hamo 4 (dans la banlieue dakaroise), la Marine nationale a intercepté 361 candidats à l’émigration irrégulière dont 29 femmes ce week-end durant lequel plus de 1200 personnes sont arrivées aux îles Canaries », souligne le quotidien.
Bés Bi note que les populations de Thiaroye, une localité côtière de la banlieue dakaroise, sont « sans nouvelle d’une pirogue partie de Kayar depuis 17 jours » pour l’Espagne, causant une « amère attente » à leurs familles. « Mon frère est parti avec sa femme et deux de ses enfants ; Sur les 80 portés disparus, plus de la moitié sont des femmes », indiquent des proches des passagers de cette pirogue de migrants clandestins portée disparue.
ODL/te/APA