Le parti au pouvoir au Zimbabwe, la ZANU PF, plaide pour une prolongation de deux ans du mandat du président Emmerson Mnangagwa, qui le maintiendrait à la tête du pays jusqu’en 2030.
Au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, la ZANU PF cherche à modifier la Constitution pour permettre au dirigeant de 82 ans de dépasser la limite actuelle de deux mandats présidentiels.
Cette initiative fait suite à une résolution adoptée lors de la conférence annuelle du parti l’année dernière, validant une motion pour étendre le mandat de Mnangagwa jusqu’à 2030.
Actuellement, la Constitution zimbabwéenne limite les présidents à deux mandats de cinq ans. Le second et dernier mandat de Mnangagwa doit théoriquement prendre fin en 2028.
Cependant, cette démarche devrait rencontrer d’importants obstacles juridiques, car une telle modification constitutionnelle nécessitera un référendum national.
Les experts juridiques soulignent que la modification de la Constitution devra respecter un processus strict. Cela inclut la publication d’un projet de loi ; une période de débat public de 90 jours ; l’approbation du projet par une majorité des deux tiers à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat ; enfin, l’organisation d’un référendum où la majorité des Zimbabwéens devra voter en faveur de l’amendement.
La tentative d’obtenir un troisième mandat pour Mnangagwa suscite un vif débat dans le pays.
Les critiques dénoncent une atteinte aux principes démocratiques et à l’État de droit. Selon eux, cette initiative reflète une volonté de s’accrocher au pouvoir et pourrait aggraver la méfiance envers les institutions du pays.
À l’inverse, les partisans de Mnangagwa estiment que son maintien à la présidence est crucial pour garantir la stabilité et le développement du Zimbabwe.
Alors que les discussions s’intensifient, le pays se prépare à une potentielle bataille juridique et politique qui pourrait redéfinir son avenir démocratique.
JN/lb/te/Sf/APA