La victoire d’Emmerson Mnangagwa, à l’élection présidentielle tenue les 23 et 24 août 2023, est contestée par l’opposant Nelson Chamisa.
On s’achemine peut-être vers une crise post-électorale au Zimbabwe. Selon les résultats publiés samedi dernier par la commission électorale, le président sortant a recueilli 52,6 % des suffrages valablement exprimés contre 44 % pour son challenger. Mais dans une conférence de presse, dimanche à Harare, la capitale du Zimbabwe, Nelson Chamisa, 45 ans, a déclaré avoir « gagné cette élection » puisque détenant « les vrais résultats ».
De son côté, Emmerson Mnangagwa, 80 ans, a souligné la maturité de la démocratie de son pays lors de ce scrutin supervisé par « les missions d’observation qui ont assisté aux processus électoraux sans parti pris ». Si sa victoire est actée, le candidat de la Zanu-PF (Zimbabwe union nationale africaine – Front Patriotique), au pouvoir depuis 1980, exercera un deuxième mandat de cinq ans.
Toutefois, Nevers Mumba, le chef de la mission d’observation de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc, sigle en anglais) n’a pas attesté la conformité du vote par rapport à la loi électorale zimbabwéenne.
Dans un communiqué, reçu lundi à APA, António Guterres, le Secrétaire Général des Nations Unies, a indiqué suivre « de près l’évolution des élections au Zimbabwe » où « les citoyens se sont rendus aux urnes mercredi, mais le vote a dû être prolongé jusqu’à jeudi dans certaines régions, notamment à Harare, en raison du manque de bulletins de vote ».
En outre, M. Guterres s’est dit « préoccupé par l’arrestation d’observateurs électoraux, les informations faisant état d’intimidation d’électeurs, de menaces de violence, de harcèlement et de coercition ». Le Secrétaire Général des Nations Unies a appelé « les dirigeants politiques et leurs partisans à rejeter toute forme de violence, de menace de violence ou d’incitation à la violence, et à garantir que les droits de l’Homme et l’État de droit soient pleinement respectés ».
À l’en croire, dans l’optique d’ « une résolution pacifique des conflits électoraux », les acteurs politiques doivent recourir aux « voies juridiques et institutionnelles établies » et les autorités compétentes « résoudre tout différend de manière équitable, rapide et transparente afin de garantir que les résultats reflètent fidèlement les volontés du peuple ».
ID/ac/APA