Wakit tamma fait partie des organisations qui ont appelé à la manifestation du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition au Tchad.
Après des mois passés dans le silence, la coordination des actions citoyennes dénommée « Wakit tamma » (c’est l’heure) reprend ses activités. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse animée ce lundi 29 mai 2023 par son porte-parole adjoint Soumaine Adoum.
Depuis les évènements du 20 octobre 2022, la plateforme s’est retirée de la scène publique, pour faire le deuil. « Cette date nous rappelle le massacre de nos camarades, le nombre important des personnes arrêtées et torturées, détenues ou exilées, sans oublier la fin sanglante du dialogue national inclusif et souverain », a souligné Soumaine Adoum.
Parmi les personnes exilées, figurent le coordinateur de Wakit tamma, Me Max Loalngar et un membre, Dr Sitak Yombatinan Béni.
Wakit Tamma fait partie des principales organisations qui ont appelé à la manifestation du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition au Tchad.
Au lendemain de ces manifestations qui ont fait officiellement 73 morts, le gouvernement a suspendu les activités de toutes les organisations politiques et civiles, initiatrices de ce mouvement, pour trois mois. Mesure qui a été levée depuis le 20 janvier 2023.
« Nous avons pris du recul pour observer, constater, analyser et consulter certains acteurs de la vie politique afin de comprendre les perspectives qui s’offrent au Tchad à l’issue de la 2e phase de la transition », justifie le porte-parole de Wakit tamma.
Pour cette première sortie médiatique, les responsables de Wakit tamma n’ont pas ménagé les autorités de transition.
Sur les consultations électorales qui doivent marquer la fin de la transition, la plateforme affirme qu’il n’y a rien qui serait de transparent. « Il est clairement établi que les élections, référendaire et présidentielle, dans la situation actuelle, ne réunissent pas suffisamment les conditions de transparence et d’inclusion pour être crédibles », a déclaré Soumaine Adoum.
La plateforme met en cause la composition de la Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (CONOREC) et de la future Commission élection nationale indépendante (CENI). « Ce processus est pris en otage par la junte, le Mouvement patriotique du Salut, (l’ex-parti au pouvoir) et leurs affiliés », charge Soumaine Adoum.
La plateforme salue la position du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine qui rejette toute candidature des actuels dirigeants de la transition aux élections post-transition.
Pour ce nouveau combat, Wakit Tamma entend changer de stratégie. « Cette fois-ci, nous nous engageons à une autre formule de la lutte qui est l’éducation à la citoyenneté », explique Soumaïne Adoum. La plateforme n’exclut pas le travail de dialogue et d’influence en combinant à la fois les actions de sensibilisation des populations, de dénonciation par des manifestations publiques, et les actions de plaidoyer auprès des missions diplomatiques et des organisations internationales.
CA/ac/APA