Le journal saoudien Al-Riyad a publié ce vendredi un article consacré au 32-ème Sommet arebe qui se tient à Jeddah, dans l’Ouest de l’Arabie Saoudite, une rencontre que le monde lui accorde attention toute particulière.
Intitulé « Sommet des sommets », l’article, diffusé sur les colonnes de cette publication saoudienne à large diffusion, a qualifié le climat dans laquelle se tient le sommet arabe de « positif et conciliant », avant d’évoquer la tendance au « zéro crise » et la volonté d’aller vers le « développement ». Le développement restaure-t-il le gâchis de la politique?
Il ne fait aucun doute que le poids politique et diplomatique du Royaume d’Arabie saoudite a eu un grand impact sur le niveau d’intérêt que le sommet a suscité, que ce soit en termes d’anticipation des décisions qui seront émises, ou en termes de participation et de représentativité, car la présence du président syrien Bachar al-Assad a constitué une étape importante vers le dépassement d’une ère de polarisation.
Cependant, à la lumière de la tendance à miser sur le développement, comme seul moyen d’atteindre les intérêts du peuple, le poids économique du Royaume émerge, qui accueille le deuxième sommet arabe en moins d’un an, et à chaque fois l’économie était le titre le plus imposant.
De l’avis observateurs politiques, une nouvelle tendance arabe qui est derrière ce sommet, depuis que le Prince Mohamed Ben Salmane a pris l’initiative, en décembre dernier, d’inviter les dirigeants à un Sommet arabo-chinois, que Ryad avait abrité.
Selon eux, c’était le début d’une réflexion sur une approche arabe de l’établissement de partenariats stratégiques avec les puissances régionales de la sous-région (Turquie et Iran) et avec les puissances économiques mondiales, notamment la Chine et la Russie, tout en préservant les partenariats stratégiques traditionnels avec l’Occident.
Mais avant cela, il faut aménager la cuisine interne arabe, ce que le sommet de Djeddah ambitionne d’y faire, un sommet où sont débattues des propositions de développement et de renforcement de la Ligue des États arabes. L’analyste politique et écrivain saoudien Jamil Al-Balaouii indique que le sommet de Djeddah « se déroule dans une atmosphère positive sans précédent, qui tend à adopter de nouveaux mécanismes de travail qui rejettent les différends internes et refusent les ingérences extérieures.
Cependant, il ajoute que le sommet « découle du rôle central du Royaume, de sa force à oeuvrer pour la réunification arabe et à défendre les problèmes de la nation arabe, et comme il a la voix la plus influente dans son environnement arabe, les espoirs portent sur la capacité du Royaume à mettre fin aux conflits et aux différends, combler les divergences du passé et adopter une vision arabe commune qui donne aux pays arabes la capacité de faire face à tous les défis, y compris l’adoption d’un projet global de développement soutenu par une vision claire qui étend son impact sur le région et le monde, et le meilleur modèle réel pour cela est Vision 2030 ».
Et l’écrivain saoudien conclut que « le consensus arabe, auquel aspire le peuple arabe, est plus proche qu’auparavant grâce aux mesures positives que le Royaume est en train d’adopter (..) Aujourd’hui, les Arabes, avec la sagesse du Serviteur des Lieux Saints et le dynamisme de SA le Prince Héritier, sont à une date charnière celle de l’adoption de nouvelles positions pouvant rendre . à la nation arabe son aura d’antan.
Le secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, a qualifié les pays arabes de « bloc régional », mais a en même temps estimé que les « intérêts nationaux » de chaque pays sont la « boussole des positions ».
Aboul Gheit a déclaré lors de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères que le sommet de Jeddah se déroule dans un « climat pleine de défis et de crises », exprimant sa confiance qu’il s’agirait « d’un sommet réussi à la hauteur des aspirations de l’opinion publique ».
Il a ajouté que l’objectif est « d’apporter des solutions aux problèmes arabes, de renforcer la force et la cohésion de ce bloc régional et d’unifier sa voix », avant de souligner l’importance de « s’en tenir aux intérêts nationaux de nos pays comme boussole guidant nos positions et de continuer à oeuvrer comme un bloc unifié.
Dans le même contexte, le secrétaire général de la Ligue des États arabes s’est félicité de l’accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran, à l’initiative du président chinois, et exprimé l’espoir qu’il serait « une étape décisive pour résoudre les différends et les conflits régionaux par la voie diplomatique, et établir une nouvelle relation fondée sur le bon voisinage, le respect de la souveraineté et l’adhésion aux principes de la Charte des Nations Unies ».
HA/APA