Le rapport du Secrétaire général de l’ONU salue l’engagement du Maroc en faveur du cessez-le-feu et son soutien à ses efforts pour parvenir à un règlement politique au Sahara.
Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a présenté son rapport annuel sur la situation au Sahara, couvrant la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024. Le rapport, référencé A/79/229, met en lumière les efforts de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et les initiatives diplomatiques visant à promouvoir une solution politique.
Le rapport salue l’engagement du Maroc en faveur du cessez-le-feu et son soutien aux efforts de l’ONU. Cependant, il souligne que la situation reste marquée par des « hostilités de faible intensité » entre le Maroc et le Front Polisario. La MINURSO a enquêté sur plusieurs incidents de tirs à travers le mur de défense, ayant causé un mort et trois blessés civils en octobre, suite à des tirs de roquettes sur Smara. Des frappes aériennes à l’est du mur de défense ont également fait des victimes.
Pour réduire les tensions, la MINURSO a proposé une cessation des hostilités pour le Ramadan. L’Armée royale marocaine a réitéré son engagement envers le cessez-le-feu de 1991, tout en soulignant son droit de répondre aux incidents du Polisario. Cependant, le Polisario a rejeté cette proposition, affirmant qu’elle ignorait les réalités sur le terrain.
Le rapport note que les défis logistiques de la MINURSO à l’est du mur de sable se sont quelque peu atténués après que le Polisario a offert un passage sûr, à titre exceptionnel et provisoire, pour les convois de ravitaillement. Cela a permis à la mission de maintenir sa présence de surveillance de manière plus fiable.
Le Secrétaire général Guterres a rencontré le chef du Polisario, Brahim Ghali, à New York en septembre 2023 pour discuter du processus politique et de la présence de la MINURSO. L’envoyé personnel de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, a mené de nombreuses consultations avec les parties au conflit – le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie – ainsi qu’avec les membres du Conseil de sécurité et d’autres parties prenantes, en vue de faire avancer le processus politique.
Le rapport détaille les réunions diplomatiques de Mistura, notamment avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à Rabat en septembre 2023 et avril 2024. Guterres a exprimé sa satisfaction quant au soutien des interlocuteurs de Mistura aux efforts des Nations Unies pour faciliter un règlement politique.
La MINURSO a également repris certaines de ses activités de déminage et de remise à disposition des terres. Cependant, les visites de regroupement familial entre les réfugiés sahraouis et leurs proches au Maroc, connues comme des mesures de confiance, sont restées en suspens. Le rapport mentionne également les conditions humanitaires difficiles dans les camps de réfugiés de Tindouf et la nécessité de protéger les droits de l’homme dans ces camps.
Le rapport fait état de violations des droits de l’homme dans les camps, notamment l’exécution de trois jeunes Sahraouis non armés par les forces algériennes en mai, et l’exploitation d’enfants sahraouis par le Polisario. Guterres a exprimé sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation et a appelé au rétablissement d’un cessez-le-feu.
Le Secrétaire général exhorte toutes les parties à aborder le processus politique avec un esprit ouvert et à renoncer aux conditions préalables. Il exprime sa conviction qu’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable est possible, permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.
Le Maroc a proposé l’autonomie sous sa souveraineté comme solution de compromis réaliste, mais l’Algérie et le Polisario ont rejeté cette proposition, insistant sur un référendum d’indépendance. Le rapport montre que, malgré les efforts de l’ONU, une solution diplomatique à long terme reste difficile à trouver.
MN/te/APA