Par Hicham Alaoui
Votée ce lundi 30 octobre par 13 voix pour et 2 abstentions, la résolution 2703 du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara réitère son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie. Le politologue Mohamed Bouden livre sa lecture de cette résolution.
La Résolution 2703 du Conseil de sécurité des Nations Unies satisfait les attentes du Maroc tout en prenant en considération les avancées réalisées par le Royaume, ainsi que l’évolution de la perception internationale d’une solution politique basée sur l’initiative marocaine d’autonomie, a souligné Mohamed Bouden, politologue et président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels.
Cette initiative a été fortement appuyée lors de l’adoption de la Résolution par des pays tels que les États-Unis, la France, le Gabon et les Émirats arabes unis. Ce soutien témoigne de l’importance cruciale de l’initiative d’autonomie, ainsi que de la portée constructive de ses dimensions, a-t-il écrit dans une analyse livrée à APA.
Selon lui, cette décision témoigne de la volonté constante des acteurs internationaux influents de soutenir l’initiative marocaine d’autonomie pour la 16e année consécutive au sein du Conseil de sécurité. En revanche, les résolutions des Nations Unies n’ont fait aucune référence à l’autodétermination par voie de référendum pour la 22e année consécutive.
« La Résolution 2703 de l’ONU constitue l’expression d’une position internationale cohérente en faveur d’une solution politique réaliste, pragmatique et praticable. Elle ouvre également une nouvelle opportunité pour faire progresser le processus politique en confirmant le soutien à l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan De Mistura, et en soulignant la nécessité de s’appuyer sur la dynamique des tables rondes tenues au cours des années 2018 et 2019. Elle rappelle l’importance du processus politique en tant que choix irréversible », a relevé le politogue Mohamed Bouden.
Le contenu de la résolution des Nations Unies reflète clairement l’opinion de la communauté internationale sur l’état actuel du processus politique et exhorte l’Algérie à répondre sincèrement et à se conformer fidèlement à la volonté internationale.
Par conséquent, il incombe à l’Algérie de lire attentivement la résolution des Nations Unies et de s’abstenir des réactions vides de sens et d’actions aveugles, étant donné qu’elle demeure la principale partie impliquée dans ce conflit artificiel. La communauté internationale évalue désormais l’Algérie en fonction de ses actes et comportements, plutôt que de ses discours, a-t-il expliqué.
Les mesures énoncées dans la résolution des Nations Unies joueront un rôle décisif dans la promotion de la paix et de la sécurité, objectifs primordiaux des Nations Unies. Cela se fera grâce à des mesures actives basées sur le principe de l’action contre l’action et par l’exercice d’une pression sur l’Algérie pour qu’elle s’engage dans le processus politique conformément à la résolution 2703 et à une série de résolutions connexes adoptées depuis 2007, dont le nombre s’élève à vingt, a-t-il constaté.
Il est manifeste que la communauté internationale s’oppose fermement, pour la 13eme année consécutive, au refus persistant de l’Algérie d’enregistrer les populations des camps de Tindouf conformément à la Convention relative aux réfugiés de 1953. La situation générale dans les camps, y compris leur militarisation continue, soulève des préoccupations humanitaires importantes.
Pour lui, la nouvelle résolution des Nations Unies envoie un signal fort et un message sans équivoque à l’Algérie, l’enjoignant à assumer ses responsabilités à plusieurs niveaux, de même qu’au Polisario en ce qui concerne leur implication dans la restriction du processus d’approvisionnement sûr de la mission MINURSO et la libre circulation de son personnel dans le cadre opérationnel.
« Cette résolution renforce les avancées positives en faveur du dossier du Sahara marocain et maintient des exigences et des dispositions décisives conformes aux principes de souveraineté exprimés dans les discours du Roi Mohammed VI. Cette décision, à de nombreux égards, témoigne du succès du Maroc dans la promotion de sa position souveraine, en conformité avec les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale », a estimé le président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels.
À travers le contenu de la résolution de l’ONU et le renouvellement du mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire, le Conseil de sécurité « accorde la priorité à une voie politique constructive, à la paix et à la stabilité dans la région du Sahel et du Sahara. Il s’agit là d’un développement majeur dans ce dossier, en un moment marqué par des tensions et un manque d’opportunités de dialogue direct entre les parties concernées », conclut-il.
HA/APA