Bien que l’Erythrée reconnaisse des relations complexes avec l’Éthiopie, elle a démenti être en guerre avec son voisin de la Corne de l’Afrique, malgré le déploiement de troupes le long de la frontière avec le Tigré.
Depuis l’indépendance de l’Érythrée au début des années 1990, le pays est impliqué avec l’Éthiopie dans un conflit frontalier violent qui a pris fin en 2000.
Le ministre des Affaires étrangères, Osman Saleh, a assuré que l’Erythrée n’avait aucune intention d’entrer en guerre contre l’Éthiopie, mais a fermement rejeté les ambitions maritimes de l’Éthiopie, notamment son désir d’accéder à la mer Rouge pour établir une base navale. Ces propos interviennent dans un contexte de tensions croissantes, l’ancien président éthiopien Mulatu Teshome ayant accusé Asmara de tenter d’exploiter les divisions internes du Front populaire de libération du Tigré (FPLT) pour compromettre l’accord de Prétoria qui a mis fin au conflit.
Teshome a averti que les intentions supposées de l’Érythrée dans la région risquaient de raviver la guerre dans le nord de l’Éthiopie et de mettre en péril l’accord de paix.
En réponse, le ministre de l’Information érythréen, Yemane Gebremeskel, a déclaré mercredi que « les prétendus préparatifs de guerre de l’Erythrée contre l’Éthiopie sont totalement infondés », citant les propos de Saleh.
Saleh a également affirmé que l’Éthiopie, en cherchant à atteindre ses objectifs par la diplomatie ou la force militaire, faisait fausse route. Lors d’une rencontre avec les ambassadeurs et le corps diplomatique à Asmara, il a exhorté la communauté internationale à exercer des pressions sur l’Éthiopie afin qu’elle respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de ses voisins, soulignant que les manquements à ce principe exacerbaient les tensions dans la région de la Corne de l’Afrique. Il a précisé que les Forces de défense érythréennes (FDE) s’étaient « redéployées vers les frontières internationalement reconnues de l’Érythrée » après la fin de la guerre de deux ans au Tigré, en novembre 2022.
« Ceux qui prétendent le contraire cherchent à faire de l’Érythrée le bouc émissaire des problèmes internes de l’Éthiopie », a ajouté Saleh.
Enfin, concernant l’accord de Prétoria, Osman Saleh a précisé que l’Erythrée considérait le conflit qui y a conduit comme une affaire intérieure de l’Éthiopie, sans aucune intention d’intervenir dans les affaires internes d’un autre pays.
« Toute suggestion que l’Érythrée serait impliquée dans le conflit entre l’administration intérimaire du Tigré et le TPLF est catégoriquement rejetée », a-t-il conclu.
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