L’anniversaire de la mort de Mandela intervient à un moment où le rêve sud-africain d’une nation arc-en-ciel où tous sont égaux dans une société unie est menacé.
Ce mardi marque les dix ans de la mort de Nelson Mandela, icône de la lutte contre l’apartheid, dont l’engagement inébranlable en faveur de la justice sociale et de l’égalité a fait de lui une figure vénérée en Afrique du Sud et au-delà.
Le premier président noir d’Afrique du Sud est décédé le 5 décembre 2013 à son domicile de Johannesburg à l’âge de 95 ans, laissant un héritage qui continue d’inspirer de nombreuses personnes en Afrique du Sud et dans le monde entier.
L’analyste politique Donald Porusingazi a décrit Mandela comme un homme d’une « grande vertu et d’un grand courage qui aurait été aux côtés du peuple alors que l’Afrique du Sud et le monde traversent les défis actuels ».
« Si Mandela était ici aujourd’hui, il aurait été profondément préoccupé par les problèmes auxquels sont confrontés son pays, l’Afrique du Sud, et le monde en général, tels que la mauvaise qualité des services, les pénuries d’électricité et la corruption, ainsi que les conflits en Ukraine et à Gaza », a déclaré M. Porusingazi.
Selon lui, « dans un monde en proie à des problèmes tels que la guerre, la maladie et la polarisation croissante, Mandela aurait été la voix de la raison et de la compassion et aurait appelé à des solutions pacifiques aux conflits et aurait plaidé pour une plus grande coopération entre les nations ».
L’anniversaire de la mort de Mandela intervient à un moment où le rêve sud-africain d’une nation arc-en-ciel où tous sont égaux dans une société unie est menacé par la montée de la criminalité, la corruption au plus haut niveau, la médiocrité des services et l’effondrement des infrastructures.
De hauts responsables du Congrès national africain (ANC), y compris l’un de ses successeurs, ont été accusés d’avoir mis en place un système complexe de corruption afin de s’enrichir.
Elle intervient également au moment où le monde est aux prises avec les conflits en Ukraine et à Gaza, qui ont divisé la planète et ravivé les tensions de la guerre froide entre les États-Unis (et leurs alliés occidentaux), d’une part, et la Russie et la Chine, d’autre part.
M. Porusingazi a déclaré que M. Mandela était « une lueur d’espoir et un symbole de la résistance contre l’injustice ».
« L’Afrique du Sud et le monde manquent en effet d’une figure mondiale aussi emblématique que Mandela, dont l’engagement inébranlable en faveur de la justice sociale et de l’égalité a fait de lui une figure vénérée en Afrique du Sud et au-delà », a-t-il relevé, notant « sa vision d’un monde libéré de l’oppression et de l’inégalité est aussi pertinente aujourd’hui qu’elle l’était de son vivant ».
Mandela a été incarcéré pendant 27 ans par le gouvernement de l’apartheid de l’époque pour son activisme politique en Afrique du Sud. Après sa libération en 1990 et son élection comme premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994, Mandela a appelé à la réconciliation et au pardon entre ses compatriotes.
JN/fss/ac/APA