Vendredi en milieu de matinée, 7 147 personnes, sur un objectif de 7500, avaient déjà signé la pétition lancée par l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic) en vue de sauver la filière rizicole du Cameroun, délaissée au profit des importations massives.
Dénommée «Riz camerounais : le scandale du siècle à Yagoua et Maga. Arrêtons ça !», cette campagne, lancée le 5 août dernier, entend contraindre les dirigeants à promouvoir la production locale, et à imposer un quota de riz local aux importateurs et distributeurs.
L’initiative de l’Acdic est née d’un passage de ses enquêteurs dans les magasins de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), dans la région de l’Extrême-Nord, où ils ont découvert que 160.000 tonnes de riz paddy (non décortiqués) étaient en souffrance dans ses entrepôts pour cause de mévente.
Dans le même temps, s’indigne l’ONG, le Cameroun avait importé en 2017 plus de 800.000 tonnes de riz pour plus de 150 milliards FCfa. Tour à tour, la société civile dénonce le manque de transparence dans les importations et commerce de cette denrée parmi les plus consommées du pays, mais aussi l’opacité sur les sommes investies par le gouvernement dans la promotion de la riziculture locale.
Durant la semaine, le ministère du Commerce a, au cours d’une réunion sur le sujet, tenté de minimiser le phénomène, expliquant qu’il n’y a pas 160.000 tonnes, mais plutôt 74 tonnes de riz blanchi et 7622 tonnes de paddy entreposés à la Semry.
Mais, pour l’Acdic, il s’agit d’«une autre manifestation d’irresponsabilité des gouvernants, qui abordent le sujet avec une légèreté déconcertante». Pour le président de l’ONG, Bernard Njonga, il ne s’agissait pas d’une réunion pour résoudre mais pour banaliser le «scandale du riz» camerounais.
FCEB/cat/APA