L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec le ministère sénégalais de l’Elevage et des Productions animales, a validé, vendredi à Dakar, le Plan de surveillance de la tuberculose bovine afin d’enrayer la transmission cette maladie entre les différentes composantes du cheptel.
Selon ses initiateurs, ce plan prévoit, d’une part, la réalisation d’une enquête nationale de prévalence de la maladie afin d’établir une situation de référence au niveau des élevages traditionnels et des exploitations laitières modernes (test de tuberculination) et d’autre part, le renforcement du contrôle des importations d’animaux (transhumance et commerce).
Il vise aussi le contrôle des exploitations laitières, l’élaboration des stratégies pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments, la systématisation de la recherche lésionnelle au niveau des abattoirs, aires d’abattage et tueries, et la mise en place d’un dispositif de contrôle du lait.
Au-delà de ces aspects pratiques, le plan de surveillance de la tuberculose bovine va également renforcer la législation et appliquer des mesures sanitaires strictes pour les animaux malades et suspects, et renforcer les capacités des acteurs (techniciens, éleveurs, fermiers, collecteurs et transformateurs de lait…).
La stratégie du plan de surveillance de la tuberculose bovine reposera sur les points clés suivants: le contrôle des animaux mouvements d’animaux (transhumance, commerce) et des produits biologiques (semences, embryons), le contrôle des exploitations laitières, la recherche de lésions aux abattoirs, le renforcement de capacités (personnel technique et laboratoire) et la sensibilisation communication.
Bien que considérée comme une zoonose majeure par l’Organisation mondiale de la Santé et l’Organisation mondiale de la Santé animale, la tuberculose à Mycobacterium bovis (M. bovis) est une maladie négligée, aussi bien chez l’homme que chez l’animal en Afrique subsaharienne, où elle est peu étudiée.
La nature des souches circulantes de cette maladie, leur distribution géographique sont très peu connues dans cette région. L’importance épidémiologique et les conséquences économiques de la tuberculose au sein des différents systèmes de production sont aussi largement mésestimées du fait de la faible capacité de diagnostic des abattoirs et des laboratoires.
La tuberculose bovine, maladie contagieuse se propageant par contact avec des animaux infectés domestiques ou sauvages constitue une sérieuse menace pour la santé humaine du fait de l’insuffisance des mesures d’hygiène comme la pasteurisation du lait ou le contact étroit entre l’homme et le réservoir animal.
C’est pourquoi, estiment les experts de la FAO, l’amélioration des connaissances sur l’épidémiologie de la tuberculose à M. bovis est nécessaire pour la mise en place d’un programme de lutte efficace contre cette maladie en Afrique subsaharienne. Une meilleure coordination des efforts entre les institutions de recherche et les acteurs de terrain, un transfert de compétences et des technologies sont aussi recommandés.
ARD/te/APA