La Société financière internationale (SFI) et ses partenaires ont lancé mardi à Abidjan la section Côte d’Ivoire de l’Agribusiness Market Ecosystem Alliance (AMEA), une plateforme visant à accompagner les organisations agricoles dans leurs efforts de professionnalisation.
La cérémonie de lancement a mobilisé l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du secteur agricole et de l’agroalimentaire, ainsi que les représentants du secteur public, du secteur privé et les représentants des Organisations professionnelles agricoles (OPA).
Selon Olivier Buyoya, représentant régional de la SFI, une branche de la Banque mondiale, en charge du secteur privé, l’AMEA offre une « opportunité unique » pour les organisations agricoles de mieux se structurer, gérer plus efficacement leurs ressources et adopter une démarche qualité.
En outre, cet écosystème permet de former les acteurs des organisations paysannes professionnelles aux standards internationaux aux fins d’avoir plus de crédibilité vis-à-vis des institutions financières pour faciliter l’accès au crédit, avoir accès aux marchés et développer leur volume d’affaires.
La Côte d’Ivoire, une puissance agricole régionale, est le premier pays africain à accueillir l’AMEA. D’ici à la fin de l’année 2018, une section devrait être installée en Éthiopie, en Ouganda et au Kenya, a fait savoir Alan Johnson, un responsable de l’organisation.
Environ 67 % de la population ivoirienne est tributaire du secteur agricole. La contribution de ce secteur au Produit intérieur brut est estimé à près de 21 %, selon les données officielles qui indiquent que le secteur agricole est pourvoyeur de 49% des emplois aux travailleurs en activité.
Le pays est par ailleurs le premier producteur mondial de cacao et de noix de cajou. Il exporte de l’huile de palme et le coton. Cependant, l’Etat ivoirien fait face à des défis liés à la faible transformation des produits agricoles, à la qualité insuffisante de certains produits et aux pertes post-récoltes.
« Notre institution finance les acteurs du secteur agricole, mais aussi soutient le renforcement des capacités et l’accès au financement des coopératives », a dit M. Buyoya, ajoutant qu’en plus des investissements, la SFI accompagne ses partenaires dans le cadre du Programme de leadership agricole.
Le programme Coop Academy, mis en œuvre conjointement avec l’entreprise Cargill, a permis à 62 coopératives d’obtenir un financement de 5,8 millions de dollars (3,36 milliards Fcfa), à 851 dirigeants de coopératives de renforcer leurs capacités et de toucher indirectement 52.000 agriculteurs.
L’AMEA est une alliance internationale multipartite qui comprend actuellement 24 membres à travers le monde dont la SFI. Elle s’emploie à améliorer la qualité et la performance des chaînes de valeur dans le secteur de l’agriculture et de l’agro-industrie.
La première réunion de AMEA s’est tenue à Delft, aux Pays-Bas, en novembre 2018. L’AMEA veut à terme mettre en place une norme ISO dans le domaine des OPA. Déjà, a-t-elle établi des partenariats avec ISO pour élaborer des directives mondiales dénommées IWA 29.
IWA 29 se veut un consensus qui devrait aboutir à la certification ISO des organisations professionnelles agricoles. Dans cet élan, les directives élaborées ont été soumises à une évaluation qui devrait durer pendant trois ans.
AP/ls/APA