Le directeur général du Conseil café-cacao de Côte d’Ivoire, Yves Brahima Koné, a annoncé mercredi à Abidjan que le recensement des planteurs ivoiriens s’achèvera « d’ici à fin 2020 », lors d’une réunion avec le Ghana cocoa board et les industriels du chocolat.
«En Côte d’Ivoire, nous avons décidé de faire le recensement des planteurs, nous avons commencé, le Ghana aussi. D’ici fin 2020, nous aurons fait le recensement de l’ensemble des planteurs de Côte d’Ivoire », a dit M. Yves Brahima Koné, lors d’un point de presse.
Chaque planteur, dira-t-il, sera recensé, ce qui devrait permettre de savoir le nombre de ses enfants, la géolocalisation de sa plantation et s’il y a des enfants à risque, notamment exploités dans les plantations de cacao.
« Nous allons réglé le problème de la traçabilité », a assuré M. Brahima Koné, à l’issue d’une séance de travail entre le Conseil café-cacao de Côte d’Ivoire, le Ghana cocoa board et les industriels du cacao et du chocolat, à Abidjan, en présence de Richard Scobey, président de World cocoa foundation.
Ces trois parties ont, au terme des travaux qui se sont déroulés du 10 au 11 septembre 2019, convenu de mettre en place un cadre de collaboration afin d’adresser ensemble les problématiques liées à la durabilité du cacao dans les deux pays.
Selon les conclusions, l’industrie participera aux travaux de l’Initiative Côte d’Ivoire – Ghana dans le cadre d’un Comité Ad’hoc chargé de réfléchir sur les questions liées à la durabilité en s’appuyant sur les organes de régulation déjà mis en place dans chaque pays.
Ce Comité devrait en outre travailler à l’élaboration d’une stratégie de communication sur les actions entreprises conjointement par les trois parties ainsi que d’un plan d’action assorti d’un chronogramme précis afin d’inverser les tendances actuelles sur les problématiques concernées.
Les problématiques liées à la durabilité du cacao sont notamment la lutte contre la déforestation ; la lutte contre le travail des enfants ; l’amélioration des moyens de subsistance des producteurs ; la transparence et la traçabilité.
« Nous allons donner l’assurance que nos pays font du cacao propre », a lancé M. Yves Brahima Koné, soutenant que la Côte d’Ivoire et le Ghana qui ont des terres riches sont aussi « victimes » de leur prospérité, car parfois des familles venant d’ailleurs travaillent dans les champs de cacao.
Pour sa part, le directeur exécutif de Ghana cocoa board, Joseph Boahen Aidoo, s’est inscrit en faux sur un travail de masse des enfants dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana, deux pays voisins ouest-africains qui cumulent plus de 60% de la production mondiale de cacao.
Il s’est félicité de ce cadre de collaboration qui devrait permettre de protéger la forêt, garantir un prix rémunérateur aux paysans, assurer la traçabilité du cacao et éradiquer le phénomène de travail des enfants dans les plantations.
La Côte d’Ivoire et le Ghana qui cumulent 62% du marché mondial de cacao, avec une production d’environ 3 millions de tonnes, ont signé à Abidjan un accord d’harmonisation de leur politique de commercialisation, destiné à améliorer le prix d’achat de la fève aux paysans.
Ces deux pays ont institué un Différentiel de revenu décent (DRD) de 400 dollars US la tonne pour tout contrat de vente de cacao obtenu auprès d’eux pour la campagne 2020-2021 avec pour objectif d’atteindre un prix plancher de 2600 dollars US (1,5 million Fcfa) la tonne.
AP/ls/APA