Pour préserver la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, il est nécessaire de promouvoir une agriculture urbaine qui transcende les crises comme celle née de la pandémie du Covid-19, selon le chercheur sénégalais, Sidy Tounkara.
« En se fondant sur les multiples fonctionnalités de l’agriculture urbaine dont l’approvisionnement des villes, non pas spécifiquement en temps de crise mais aussi en temps normal, il est préférable de légitimer une agriculture urbaine dans le cadre d’une politique alimentaire territoriale au-delà des crises. Cette agriculture doit s’inscrire dans une logique d’agriculture de renfort et de complémentarité pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle en ville au premier rang de laquelle se positionne évidemment l’agriculture rurale », explique M. Tounkara.
Dans un article scientifique intitulé « La pandémie du Covid-19 : une légitimation de la promotion de l’agriculture urbaine », ce chercheur à l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) note cependant une agriculture urbaine fortement menacée par le Covid-19.
A son avis, en dépit de son utilité cruciale, surtout en période de crise, la croissance démographique et urbaine et ses corollaires font planer des risques non négligeables sur le maintien de l’agriculture en ville.
« Cette croissance démographique des villes a nécessairement des impacts sur le foncier et l’eau dont les usages non agricoles (domestiques, industriels, infrastructures socio-économiques de base) concurrencent directement les usages agricoles (foncier agricole, eau d’irrigation) », souligne Sidy Tounkara.
Il ajoute que la croissance démographique des villes a aussi des impacts sur la disponibilité et l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures, surtout dans un contexte de changement climatique qui contribue à la perturbation du cycle pluviométrique, mais aussi à la baisse du niveau de la nappe phréatique qui est exploitée par les maraîchers urbains.
TE/APA