Environ trente responsables politiques de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal ont débuté, lundi à Dakar, un programme de formation sous le thème : « Créer un environnement favorable à l’investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires », rapporte un communiqué parvenu à APA.
« Organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FOA) et l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), le programme vise à renforcer les capacités des responsables politiques pour favoriser une augmentation des investissements agricoles en termes de quantité et de meilleure qualité, selon les Principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires (CSA-RAI) », rapporte le communiqué signé par le service communication de l’IPAR.
Investir dans l’agriculture et le développement rural est essentiel pour la réalisation des deux premiers objectifs de développement durable consistant à l’éradication de la pauvreté et de la faim, précise le document.
« Cependant, moins de 10 pour cent des dépenses gouvernementales sont allouées à l’agriculture, ce qui est insuffisant pour la réalisation de ces objectifs, surtout dans les zones rurales. Par ailleurs, la part de l’agriculture dans les investissements directs étrangers et les crédits a été en dessous de 5 pour cent les trois dernières décennies. Il est urgent d’inverser cette tendance afin de réaliser l’Agenda 2030, compte tenu surtout du fait que le nombre de personnes souffrant de la faim chronique à l’échelle mondiale ne cesse d’augmenter depuis trois ans », ont souligné les organisateurs.
Afin de ainsi soutenir les gouvernements dans leurs efforts allant dans ce sens, la FAO a élaboré le Programme cadre « Soutenir les investissements responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires ». Ce programme reconnait l’importance de la création d’un environnement favorable aux investissements responsables, comprenant les cadres juridique et institutionnel ainsi que les incitations.
Par ailleurs, les consultations menées par la FAO ont révélé que les responsables politiques, bien qu’ayant un rôle catalytique dans la facilitation de ce processus, ne disposent parfois pas des connaissances et capacités nécessaires.
« Le nouveau programme d’apprentissage de la FAO vise à renforcer les capacités des responsables politiques pour augmenter les investissements agricoles responsables dans leurs pays en appliquant des instruments internationaux pertinents dans leurs cadres politique et réglementaire, et notamment les Principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires et les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers (DVGF) », a noté le Représentant de la FAO au Sénégal, Gouantoueu Robert Guei.
Les CSA-RAI et les DVGF fournissent des standards pour la promotion d’investissements contribuant au développement durable et aux besoins des communautés concernées, tout en respectant les droits fonciers légitimes. Les deux instruments ont par ailleurs été approuvés par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA).
Au-delà de la familiarisation des principes de base d’un environnement favorable aux investissements agricoles responsables, le programme d’apprentissage permettra aux participants de mener une analyse spécifique à leur pays, et d’explorer des solutions pour combler des lacunes des cadres institutionnels et juridiques.
Ainsi « ce programme d’apprentissage suit une approche innovante qui se base sur la stimulation du dialogue et du partage des connaissances et des expériences des pays faisant face à des défis similaires pour identifier des solutions concrètes pour augmenter l’investissement responsable dans l’agriculture dans nos pays », a indiqué pour sa part le Directeur Exécutif de l’IPAR, Cheikh Oumar Ba.
TE/odl/APA