Au cours des six premiers mois de 2023, la croissance de l’économie sénégalaise s’est située à 4,1 % contre 5,3 % initialement selon le Fonds Monétaire International (FMI).
Comme on pouvait s’y attendre, les troubles, qui ont émaillé le Sénégal durant le premier semestre de cette année, ont été lourds de conséquences pour l’Économie, faisant perdre au pays 1,2 point de croissance. « La situation sociopolitique tendue a pesé sur l’activité des secteurs du commerce et des services au cours du premier semestre de cette année, ce qui a conduit à une révision à la baisse des prévisions de croissance du PIB, qui sont passées de 5,3 % à 4,1 % », a déclaré, jeudi à Dakar, le chef d’une équipe du Fonds monétaire international (FMI), Edward Gemayel, qui a effectué une mission au pays de la Teranga du 31 août au 7 septembre 2023.
La délégation du FMI séjournait dans la capitale sénégalaise pour faire le point sur les récents développements économiques, mettre à jour les prévisions de croissance et de budget, et discuter du projet de budget 2024.
S’agissant du premier objet des discussions, M. Gemayel a fait savoir que l’inflation en glissement annuel est tombée à 5,7 % en juillet, mais de nouvelles pressions inflationnistes provenant de certains produits alimentaires de base (riz, oignon, sucre) sont apparues récemment, et les prévisions pour l’inflation moyenne en 2023 ont été révisées à la hausse, passant de 5 % à 6,1 %.
Ce taux reste relativement élevé comparé à la moyenne de 4 % enregistrée ces six derniers mois dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dont le Sénégal est membre.
Même si l’exécution du budget jusqu’à la fin du mois de juin a été globalement conforme aux objectifs du programme, le FMI estime que l’atteinte des objectifs du programme de fin décembre nécessitera des efforts supplémentaires en matière de mobilisation des recettes.
Cette situation peu satisfaisante n’entame cependant pas les perspectives macroéconomiques qui « restent favorables », a souligné le chef de mission du FMI. A l’en croire, la croissance du PIB réel en 2024 devrait atteindre 8,8 %, stimulée par le démarrage de la production de pétrole et de gaz. Il a précisé que la croissance hors hydrocarbures devrait remonter à 6 %.
Il a également indiqué les autorités sont déterminées à poursuivre les efforts d’assainissement budgétaire afin de reconstituer des réserves budgétaires et réduire les vulnérabilités croissantes de la dette publique. « À cette fin, le projet de budget 2024 table sur un déficit budgétaire de 3,9 % du PIB », a-t-il révélé.
L’agent du FMI a aussi encouragé les autorités à rationaliser les exonérations fiscales et à accélérer la mise en œuvre de la stratégie des recettes à moyen terme (SRMT). Dakar doit également prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’élimination progressive des subventions à l’énergie (1 % du PIB en 2024), comme le prévoit la feuille de route adoptée en janvier dernier, a dit M. Gemayel.
ARD/ac/APA