Les sept sages, dans une décision rendue le 15 février 2024, ont annulé le report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 courant.
Dans une interview accordée à l’agence de presse américaine Associated Press (AP) et publiée le 10 février 2024, le chef de l’État sénégalais n’a pas voulu dire quelle serait sa réaction après la saisine du Conseil constitutionnel. « Il est trop tôt pour moi de considérer cette perspective… Quand la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai », a-t-il déclaré ce jour-là.
Ce vendredi 16 février, au lendemain de la décision des sept sages annulant le report au 15 décembre 2024 du scrutin présidentiel, Macky Sall s’est prononcé. « Le président de la République a pris acte de cette décision qui s’inscrit dans le cadre des mécanismes juridictionnels normaux de la démocratie et de l’État de droit tels que consacrés par la Constitution sénégalaise », a indiqué un communiqué de la Présidence.
Poursuivant, ledit document a précisé que « le président de la République entend faire pleinement exécuter la décision du Conseil constitutionnel. À cet effet, le chef de l’État mènera sans tarder les consultations nécessaires pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais ».
Dans la décision issue de sa séance du 15 février 2024, le Conseil constitutionnel a affirmé que « la loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution, adoptée sous le n°4/2024 par l’Assemblée nationale, en sa séance du 5 février 2024, est contraire à la Constitution ». Elle a été votée au forceps par les députés de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar (Unis par le même espoir, en langue wolof) et ceux de la coalition Wallu Sénégal (Sauver le Sénégal, en langue wolof) pour mettre sur pied une Commission d’enquête parlementaire.
Celle-ci devait mener des investigations sur les accusations de corruption des juges Cheikh Ndiaye et Cheikh Tidiane Coulibaly par le Parti Démocratique Sénégalais (PDS, opposition) dont le candidat Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), a été recalé de la course à la Présidentielle à cause de sa double nationalité (sénégalaise et française) au moment du dépôt de son dossier.
En outre, le Conseil constitutionnel a annulé « le décret n°2024-106 du 3 février 2024 portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 ». Dans un discours à la nation, prononcé le 3 février 2024, Macky Sall a justifié son acte par « un différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d’une supposée affaire de corruption de juges ».
ID/ac/APA